Depuis le début de l'épisode épidémique de grippe aviaire Influenza, près de quatre millions de canards ont été abattus dans les élevages. Six millions d'autres n'ont pas été mis en production et la filière rencontre une pénurie de canetons. Une baisse de 30 à 35% de la production est attendue.
Pourrons nous déguster du foie gras made in France durant les fêtes ? Alors que Noël et le jour de l'an approchent à grand pas, la filière du foie gras se relève difficilement de l'épidémie de grippe aviaire qui a touché de nombreux élevages. En Normandie, tous les producteurs ressentent de plein fouet les conséquences de cet épisode.
Moins de foie gras et des prix à la hausse
"Habituellement on fait treize marchés avant les fêtes, cette année on a prévu d'en faire que cinq, précise Dominique Maupas, secrétaire d'une association de producteurs de foie gras normands, ça ne sert à rien d'en faire trop, on n'aura pas la marchandise !" . Et les stocks s'amenuisent déjà.
Le téléphone sonne tous les jours, les gens achètent déjà pour les fêtes. Alors cette année on a décidé de ne pas faire de pub, sinon on va avoir trop de demandes et pas assez de marchandises.
Dominique Maupas, secrétaire de l'association "Les fermiers des becs"
Selon le CIFOG , le Comité Interprofessionnel des Palmipèdes à Foie Gras, la baisse de la production oscillera entre 30 à 35%, et une hausse des prix est à prévoir, conséquences de la grippe aviaire et de l'inflation généralisée. Il faudra compter une augmentation de 0,50 cts pour 40 grammes de foie gras.
Une pénurie de canetons
En juillet, un producteur de foie gras de l'Eure constatait à notre micro une baisse considérable du nombre de canards sur son exploitation.
On est sur un lot avec mille canards et on est censé en avoir trois ou quatre fois plus à cette période de l’année. L’approvisionnement est très compliqué, c’est très incertain pour les fêtes de fin d’année.
Producteur de foie gras dans l'Eure (27)
En cause, la pénurie de canetons. Cet épisode de grippe aviaire a touché le sud-ouest mais également les Pays de la Loire, qui abritent les canards reproducteurs et fournissent plus de 70 % des canetons de la filière et donc des reproducteurs nécessaires au redémarrage de la filière.
Malgré une reprise partielle de l'épidémie, la filière se veut optimiste. "En sept ans, nous avons vécu quatre crises. On se relève à chaque fois, on continuera à se relever", a martelé le président de l'interprofession du foie gras (Cifog), Eric Dumas, lors d'une conférence de presse. Un retour à la normal n'est pas attendu avant début 2024.