Des rassemblements en hommage à Steve Maia Caniço et contre les violences policières sont organisés à Caen (14) et au Havre (76), samedi 3 août. Disparu à Nantes dans la nuit du 21 au 22 juin, le jeune homme était porté disparu. Son corps a été retrouvé lundi 29 juillet, dans la Loire.
"Justice pour Steve". C'est ainsi que les tracts sont titrés. Sur la pelouse, devant la préfecture de Caen une centaine de personnes est réunie pour rendre hommage à Steve Maia Caniço et dénoncer les violences policières, ce samedi 3 août en début d'après-midi.
Le corps du jeune homme a été retrouvé lundi 29 juillet dans la Loire. Agé de 24 ans, Steve avait disparu dans la nuit du 21 au 22 juin lors de la Fête de la musique. Les forces de police étaient intervenues alors qu'il assistait à un concert sur les bords de la Loire. Durant cette nuit, plusieurs personnes étaient tombées dans le fleuve. Des participants avaient raconté avoir été aveuglés par le gaz lacrymogène.
A #Caen, le rassemblement en hommage à #SteveMaiaCaniço se tient devant la préfecture. Les personnes réunies dénoncent les violences policières. Le jeune homme avait disparu dans la nuit du 21 au 22/06 lors de la Fête de la musique. Son corps a été découvert dans la Loire. #Steve pic.twitter.com/zmhTVvwxLB
— France 3 Normandie (@F3bnormandie) August 3, 2019
A Caen, les forces de police sont mobilisées : une demi-douzaine de fourgonettes de police stationne près de la préfecture. Les personnes rassemblées sont prévenues : les manifestations sont interdites dans le centre-ville ce samedi. Un arrêté a été déposé par le préfet du Calvados. Les policiers menacent de verbaliser à hauteur de 135 euros toute personne qui scanderait un slogan.
Dénoncer les violences policières
Le message semble être passé. Pas de débordements. Les Caennais qui ont fait le déplacement discutent dans le calme. "Je suis ici, pour la mémoire de Steve, victime de violences policières", explique Cécile, 53 ans, installée dans l'herbe. Elle remarque : "je soutiens les revendications des Gilets jaunes, mais en raison des violences exercées par la police, je n'ai pas participé aux manifestations", avant d'ajouter : "c'est flippant". Pour "imaginer un monde meilleur" et ne plus avoir "peur", elle se devait de rejoindre le rassemblement, confie la quinquagénaire."Mattraquages gratuits" et "gazages inutiles" : Régis ne mâche pas ses mots. "Je suis choqué par l'augmentation des violences policières commises en toute impunité", s'insurge cet ouvrier agricole. Il regrette l'absence de "condamnations des policiers violents à l'égard de la population". Comme un symbole, participer au rassemblement, "c'est la seule chose que je pouvais faire à titre personnel", conclut-il presque résigné.
Autour de 15 heures, la centaine de personnse s'est déplacée - toujours dans le calme - dans les rues de Caen. "Aucune dégradation n'est à signaler", précise la préfecture du Calvados. En revanche, une banderole a été déployée et un liquide rouge a été déversé dans une fontaine de la mairie. Les personnes à l'origine de ces actes "recevront une contravention", indique la Préfecture.
Des rassemblements au Havre et à Rouen
Au Havre, selon la police, 210 personnes se sont réunies devant l'Hôtel de ville avant de défiler dans les rues en l'honneur de Steve, ce samedi 3 août.Près de 150 personnes manifestent en hommage à #SteveMaiaCanico au #Havre. Mais pas seulement. Contre les violences policières en général, pour la démission de Macron, Castaner.... Un certain nombre se revendiquent #GiletsJaunes @paris_normandie pic.twitter.com/EejR76wPRK
— Suzelle Gaube (@Laventuriere) August 3, 2019
Un rassemblement est également prévu dimanche 4 août devant l'Hôtel de ville de Rouen à 14 heures. Il sera suivi d'une marche blanche dans le centre-ville, déclarée en préfecture. L'appel a été lancé sur les réseaux sociaux.