On a déjà oublié les trombes d'eau qui se sont abattues cet hiver sur la Normandie. Un grand et beau soleil s'installe. Météo France avec le BRGM alertent même sur un risque sécheresse dans le Calvados et l'Orne. Les pluies de novembre à mars ont rechargé les nappes mais ça ne suffira pas !
Alors qu'en juillet l'année dernière, la Normandie était déclarée la région la plus ensoleillée de France sur les 15 premiers jours du mois, le scénario a des grandes chances de se reproduire en 2020. L'été sera chaud, peut-être même très chaud.
Les prévisionnistes ont tiré la sonnette d'alarme cette semaine : il va faire chaud en Normandie dans les semaines qui viennent, comme dans toute la France.
C'est vrai que les températures seront au-dessus des normes de saison cette semaine. On atteindra à Caen-Carpiquet 25° mercredi, contre une température moyenne à cette saison de 18°. On peut dire que 25° c'est une température estivale, un mois avant l'été
(Christophe Roullier, Météo France Calvados)
Certains disent même que l'été a trois ou quatre semaines d'avance. "Cependant 25° ce n'est pas un record", tempère le météorologue de Météo-France.
On a déjà enregistré sur cette station près de Caen, des températures plus élevées au mois de mai : 27° en 2001, 30,2 ° en 2005 et un maximum de 30,4° le 25 mai 1953.
Un été très sec à venir
Plus de la moitié des départements français sont exposés à des degrés divers à un risque de sécheresse estivale, selon une prévision rendue publique jeudi par le ministère de la transition écologique et solidaire, qui veut ainsi améliorer l'anticipation à ce phénomène.
Le ministère a présenté à l'occasion d'une réunion du Comité national de l'eau une carte, basée sur différentes données (Météo France, surveillance des nappes phréatiques par le Bureau de Recherches Géologiques et Minières -BRGM-, débits fluviaux, barrages gérés par EDF, etc) qui classe 53 départements, principalement dans la moitié est et le centre du pays, en risque de sécheresse entre mai et septembre.
Risque "très probable" pour 11 départements (grand massif-central, Haute-Saône et Haut-Rhin), "probable" pour 24 autres et "possible" pour 18.
Le Calvados et l'Orne qui ont été placés en vigilance orange l'été dernier, entre fin juin et mi-juillet, pourraient donc connaître le même sort en 2020.
"La France a connu des épisodes de sécheresse réguliers ces dernières années, rappelle Mme Wargon, ministre de la transition écologique, dont un "exceptionnel" à l'été 2019 avec 88 départements en alerte ou soumis à des restrictions."
Toute l'eau tombée cet hiver ne suffira pas
Et pourtant, on se souvient qu'à l'automne 2019, il a plu jusqu'à deux fois plus que la normale. En décembre, les normands étaient exaspérés de cette pluie quotidienne, de ces flaques d'eau envahissante et de cette humidité constante.
Les nappes souterraines se sont rechargées, notamment dans l'Orne et le Calvados. Mais c'est toujours pareil, pas assez pour supporter un nouvel été très sec.
En 2017, en 2018 et donc en 2019, le scénario d'un juin-juillet-août caniculaire s'est répété chaque année, ou presque. 2019 étant le plus chaud des trois. Les températures ont même dépassé ou atteint les 40°.
Les spécialistes le confirment. Et même si les nappes phréatiques ont bénéficié d'une recharge hivernale "nettement supérieure à la moyenne", selon le BRGM qui les surveille, Météo France prévoit pour les trois mois à venir "un temps plus sec que la normale" sur le nord-ouest de l'Europe, dont une bonne partie de la France, avec "un trimestre plus chaud que la normale" sur l'ensemble du continent.