Le Lycée Agricole de Saint Cyran du Jambot (Indre) est entièrement tourné vers le cheval. Au milieu des CAP, Bac pro et licences, Romain Huaumé est atypique. Cascadeur, il revient à 34 ans décrocher un BPJeps dans un cursus en alternance.
« Depuis une classe verte à l’âge de 5 ans, je n’ai plus pensé qu’à ça : aux chevaux ! » C’est en ces termes que Romain Huaumé relate le début de l’aventure. A 34 ans il dénote à peine, ici au milieu des autres élèves. Certes, il fait plus mûr que les autres. Mais à part ce détail… A l’évidence il se trouve bien.Il est passé par une filière agricole en Bretagne plus jeune. Et puis après le bac il part bosser en Normandie. « Cavalier soigneur, chez Michel Hécart à Saint Jacques de Darnétal avec des chevaux d’origine allemande. Puis deux mois chez Hervé Godignon, comme groom. Mais ce n’était pas ma tasse de thé. »
projections au sol, chutes, passer par le feu
Il ne manque pas de ressources, ni de volonté. Il se tourne vers le monde du spectacle, toujours en Normandie. « Chez Guillaume Roche, j’étais responsables des spectacles et formateur avec des chevaux espagnols. J’ai tout de suite aimé la polyvalence de ce métier et la nécessité d’être en aussi bonne condition physique que les chevaux. » Et puis la routine, clairement ce n’est pas pour lui. « On se place dans tous les contextes avec les chevaux : projections au sol, chutes, être tiré par un cheval, passer par le feu… Tout cela parle de complicité et de partenariat. Pas de coercition. »Et pour continuer à progresser, il repart. Et s’arrête cette fois chez Pégase Prod à Salbris, entre Bourges et Orléans. Une grosse boite qui élabore des spectacles et travaille dans le cinéma.
« Mais à 33 ans, j’ai trouvé qu’il était temps de me poser quelques mois et d’obtenir un diplôme. Aussi un peu comme une possible roue de secours. Car on ne peut rester cascadeur voltigeur toute sa vie. Et puis classiquement j’ai envie de transmettre. Pour enseigner, un diplôme et des bases sont toujours bons à prendre ».
Romain vit son passage avec beaucoup de plaisir. « Retrouver des sensations en compétition que je n’avais plus. Et puis ce que j’apprends ici servira pour beaucoup de chose. Le dressage de haute école par exemple. La notion d’équilibre est commune à toutes nos activités. Mais je reviens sur des fondamentaux. J’avais l’habitude de lancer un cheval à fond, je réapprends, mais différemment bien sûr, à le « rasseoir », réduire l’allure ».
En alternance 15 jours par mois
En alternance chez Thibault Cambourieux cavalier de dressage professionnel à Vierzon, il passe deux semaines par mois à l’école. Le physique c’est notre outil de travail dans ma spécialité. cela se préserve… »Une pause. La vie ici ? « J’ai refusé plusieurs contrats pour venir ici. C’est une année, pour moi. Cela fait du bien ».