Barrages de la Sélune: Nicolas Hulot tranche en faveur de la destruction

Le ministre de la transition écologique a annoncé ce mardi que la destruction du barrage de Vézins débutera au printemps prochain. Le barrage de la Roche-qui-Boit suivra.

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C'est sans doute l'épilogue d'une feuilleton qui aura duré plusieurs années. Le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot a annoncé mardi la destruction des barrages hydroélectriques de Vézins, propriété de l'Etat, et de La Roche-qu-Boit, propriété d'EDF, situés sur la Sélune dans le sud-Manche. L'objectif est la "restauration complète du fleuve côtier", qui se jette dans la baie du Mont Saint Michel, et de sa "biodiversité", une opération "unique en Europe", ajoute le ministère dans un communiqué.


Une décision en ce sens avait déjà été prise en 2009 par Paris pour "mettre le site en conformité avec le droit européen". Mais en 2014, Ségolène Royal, alors ministre, l'avait suspendue en estimant qu'il fallait étudier des solutions alternatives. "On ne met pas 53 millions d'euros pour faire passer les poissons", avait alors dit, devant une centaine d'opposants à l'arasement des barrages, Mme Royal, assurant que le coût du projet d'arasement était de 38 millions d'euros auxquels il fallait rajouter 15 millions d'euros pour renaturaliser le site.

Un arasement contesté

Cet arasement est en effet contesté localement car il implique la disparition d'une base nautique. Mme Royal avait alors affirmé qu'il y avait un risque que les sédiments toxiques libérés par la destruction des barrages aillent polluer la baie du Mont-Saint-Michel.

L'Etat avait ensuite lancé en 2016 la vidange très progressive du fleuve, qui doit s'achever début 2018, mais sans trancher sur le sort des barrages. La dernière vidange, en 1993, avait provoqué une grave pollution de la baie classée au patrimoine mondiale de l'Unesco.

Début des travaux au printemps 2018

La "déconstruction du barrage de Vezins s'étalera du printemps 2018 à l'automne 2019. Ces travaux se poursuivront par ceux du barrage de la Roche-Qui-Boit", précise le ministère dans son communiqué de mardi. "90 km de cours d'eau seront entièrement ouverts à la reconquête de la biodiversité, notamment grâce au retour naturel d'espèces aquatiques emblématiques comme le saumon de l'Atlantique et l'anguille européenne", ajoute-t-il.

En 2010, la cour administrative d'appel de Nantes avait mis en demeure EDF d'"assurer la circulation des grands migrateurs au droit des ouvrages de La Roche Qui Boit et de Vezins" avant 2014. Interrogé par l'AFP sur le coût de l'opération, le ministère n'avait pas de chiffre à communiquer mardi soir.

Ces barrages datent de 1916 et 1926 et produisaient en 2012, 0,04% de la production électrique française.
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