Nichée dans un coin d'une des serres du parc Liais, cette plante originaire d'Afrique australe connaît une floraison rare et très lente.
Vue de loin, elle ressemble à un palmier. L'encephalartos altensteinii peut aussi avoir une allure de fougère. Cette plante fleurit actuellement dans l'une des trois serres du parc Emmanuel Liais de Cherbourg-en-Cotentin (Manche). Un événement rarissime puisqu'elle n'a pas donné de fleurs depuis 1985. La ville de Cherbourg l'a achetée il y a plus d'un siècle, elle est âgée de 120 à 150 ans.
Elle vient de la famille des zamiaceae qui compte plus de 200 espèces. On trouve des traces de cette plante depuis 300 millions d'années. Plus précisément, l'ancêtre de l'encephalartos altensteinii évoluait de - 252 à - 66 millions d'années, elle a donc connu les dinosaures.
Une croissance d'un centimètre par an
En moyenne, la floraison de l'encephalartos altensteinii oscille entre 30 et 40 ans, alors qu'elle grandit d'un centimètre par an environ. Il lui faut ensuite sept à huit mois pour prendre une forme conique. Pendant ces longs mois, les cônes peuvent atteindre 50 centimètres, et peser jusqu'à 30 kilos. Ces fleurs ressemblent à s'y méprendre à des pommes de pin. Spécificité supplémentaire de la plante exposée à Cherbourg, c'est un plant femelle. Elle produira des graines rouges "qui sont en fait des ovules non fécondés", détaille la mairie.
Et sa rareté ne s'arrête pas à sa timide floraison. Seuls quelques spécimens existent en Europe en raison du braconnage et de la dégradation de son environnement. Dans son habitat naturel en Afrique australe, elle atteint jusqu'à six mètres. A Cherbourg, une température de 15 à 25°C lui permet de s'épanouir. Les jardiniers de la ville en prennent particulièrement soin, en veillant à la garder dans une atmosphère humide, sans pour autant la noyer.
La principale menace pour l'encephalartos altensteinii ? Comme de nombreuses plantes, ce sont les cochenilles. Si les jardiniers cherbourgeois les traitaient auparavant avec du savon noir, ils font désormais "des lâchers d'insectes prédateurs pour s'en débarrasser", explique la mairie.
Si vous souhaitez la découvrir par vous-même, il est possible de visiter cette plante atypique gratuitement et tous les jours, de 9 heures à 11 heures, puis de 14 heures à 16 heures. Attention tout de même, l'encephalartos altensteinii est toxique, il ne faut donc pas la toucher. Après avril, il sera trop tard : n'hésitez pas !