TOURISME. On grimpe, on plonge, on surfe... dans le Cotentin !

Cette "petite Irlande" ensorcelle et réserve bien des surprises aux touristes en quête d'espaces sauvages. Avec ses 220 km de côtes et son bocage, on s'échappe entre terre et mer dans la Presqu'île du Cotentin. Des activités inattendues y sont proposées : se balader en calèche, prendre les vagues en planche, escalader des parois à pic ou encore plonger en apnée.

Dans le coin, on a l'habitude de dire : "Ici, on ne passe pas par le Cotentin, on y vient". Et on pourrait rajouter, on y reste dans ce bout du monde composé de paysages à couper le souffle. On peut l'aborder de bien des façons, en voici quelques-unes pour vous mettre l'eau à la bouche...

Cherbourg donne le vertige

Même si on est à l'opposé des reliefs alpins, on peut s'adonner à l'alpinisme dans le Cotentin. La ville de Cherbourg-en-Cotentin n'offre pas qu'une façade maritime, à quelques encablures du centre-ville, les amoureux de la nature peuvent très vite se mettre au vert.

Un passionné, Sébastien Chausse du Club alpin français du Cotentin est toujours ravi de faire découvrir ces falaises à proximité de la ville, situation très rare en France. "On est sur des hauteurs entre 20 et 45 mètres, ce sont les plus hautes voies de la Manche et un bon entraînement pour des parois plus hautes, voire des voies de montagne. C'est pour tous les niveaux, même les débutants ou pour les plus aguerris, il y a des reliefs plus tourmentés. 

Je parle d'un patrimoine, un peu comme un monument, des vieilles pierre

Sébastien Chausse, alpiniste cherbourgeois

Il y a un aspect écologique : "On essaye de respecter au maximum la nature en nettoyant au minimum les falaises. Elles sont un rempart pour les incendies. Il y a quelques années, un incendie de la lande au-dessus avait pu être contenu, car la falaise était nettoyée de ses herbes. "

Palmes et tuba au large de Barfleur

 La Presqu'île du Cotentin a le grand atout de bénéficier d'une côte ouest et est. La prochaine aventure nous emmène au large de Barfleur, à l'est toute ! On embarque avec Valentin Galliero et Sébastien Morel, champions de chasse en apnée, pour une petite séance d'entraînement entre le port de Barfleur et le phare de Gatteville.

"Ici, on pratique une pêche dans le courant, car c'est là qu'il y a de la vie ; le poisson est là pour trouver à manger. C'est une pêche physique, surtout si on va en profondeur. Nous pratiquons une pêche éthique. C'est la méthode la plus sélective qui existe, les prises sont limitées à deux bars par jour et par personne. Le poisson-roi, c'est le bar, mais il y a aussi du lieu, des daurades, beaucoup de vieilles."

Et la sortie sera d'ailleurs couronnée par de belles prises pour le dîner : un bar de belle taille et une vieille perlée qui ravira nos pêcheurs à palmes.

La calèche des gens heureux

D'est en ouest, on peut rejoindre Marie Travert et sa jument, cob normand, au nom prédestiné : Bienvenue !

"Bienvenue fait environ 650 kilos, plus légère que le Percheron qui lui fait plus d'une tonne. Elle est très polyvalente, le cob normand est un petit cheval de trait."

Bienvenue tire sur les routes cotentinoises une voiture hippomobile, un attelage avec calèche, et emmène à son rythme des familles en direction de la belle plage de Sciotot, près des Pieux. "On est connecté à la nature, comme à vélo ou à moto, on découvre les paysages différemment. On traverse des villages, on passe près du beau château du Rozel, pour finir à la mer. "On est au rythme du pas de cheval : pas trot ou galop, je m'adapte selon les envies des passagers !"

Surf in Cotentin

C'est justement à Sciotot que se termine notre petit voyage en Cotentin. Encadrée par le Cap de Flamanville et le Cap du Rozel, Sciotot étire ses 4 kms de sable fin protégé des vents dominants. C'est un paradis pour les chars à voile et les surfeurs. Les beach boys ne sont pas loin...

C'est Christophe Iskenderian, gérant du Sciøt cial club, bar-restaurant les pieds dans le sable et repères des surfeurs qui nous fait découvrir ce petit bout de Californie normande.

Le surf est arrivé par Jersey, juste en face !

"Dans l'histoire du surf européen, les premiers surfeurs californiens sont arrivés à Jersey, car il y avait une ligne d'avion Californie-Londres, qui passait par là." Les surfeurs californiens ont donc d'abord surfé les vagues de la Manche avant de découvrir les tubes du Sud-ouest. "Sciotot est le meilleur terrain de jeu pour débuter, il y a ce couloir plein ouest sur l'Atlantique qui permet d'avoir une houle qui donne des vagues correctes pour le surf."

"Sciotot est vraiment une des plus belles plages du Cotentin. Les gens viennent chercher une déconnexion, même si on est du Cotentin. C'est un endroit qui est resté sauvage, préservé par la conscience de trois familles du coin qui ont refusé de vendre des terrains à des promoteurs. Le trait de côte est encore occupé par des cultures ou de l'élevage. Quand on enchaîne les virages pour descendre vers Sciotot, la magie opère toujours...".