Un nouveau transport de Mox au départ de Cherbourg vers le Japon est programmé cette semaine, selon Greenpeace. L'ONG estime que ce transport d'une matière hautement radioactive est encore plus dangereuse compte tenu du contexte actuel. Le précédent avait eu lieu l'an dernier à la même période.

Le MOX, un combustible nucléaire contenant notamment du plutonium, devrait quitter l'usine Orano de La Hague dans la nuit de mardi à mercredi, selon Greenpeace. Le convoi prendra la direction du port de Cherbourg. Une ordonnance du président du tribunal judiciaire de Cherbourg interdit "à quiconque" de "perturber" l'acheminement de ce MOX depuis l'usine jusqu'au port. Ce chargement sensible prendra ensuite la mer direction le Japon.

Orano, le spécialiste du retraitement nucléaire, avait confirmé au mois d'août l'organisation d'un tel transport sans donner plus de précisions. Interrogé récemment par l'AFP, l'entreprise française a simplement indiqué que du MOX partirait "prochainement" de Cherbourg. "Les navires spécialisés Pacific Egret et Pacific Heron de la compagnie maritime britannique PNTL" (Pacific Nuclear Transport Limited) y participeront.

Cette opération s'accompagne de strictes mesures de sécurité. Il est interdit d'approcher à moins de 250 mètres du convoi routier. Concernant les navires assurant le transport, il est interdit de s'en approcher à moins de 300 mètres dans le port de Cherbourg, et à moins de 500 mètres en mer dans la limite des eaux territoriales françaises. Ces interdictions sont assorties d'une astreinte de 75.000 euros par personne et par infraction constatée.

"Complètement irresponsable", selon Greenpeace

Comme l'an dernier à la même époque, Greenpeace tire la sonnette d'alarme. L'organisation l'estime même encore plus dangereuse au regard du contexte actuel, "dans un monde aujourd'hui extrêmement déstabilisé, en crise aussi bien avec la Russie que aujourd'hui avec la Chine et Taïwan, transporter des matières aussi dangereuses d'un point de vue de la prolifération nucléaire est complètement irresponsable".

L'industriel bat ses accusation en brèche. "Orano et ses partenaires industriels ont une longue expérience de ce type de transport entre l'Europe et le Japon", souligne le groupe français. "Le plutonium contenu dans le MOX n'est pas le même que celui utilisé par les militaires", affirme l'entreprise. De son côté, Greenpeace assure qu'on "peut parfaitement" fabriquer une bombe avec ce plutonium. Et de citer l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique) l'a dit" pour soutenir son propos.

Un huitième transport pour le Japon

Il s'agit du huitième transport de MOX de France vers le Japon. Le dernier départ de MOX de Cherbourg pour le Japon date du 8 septembre 2021. Le MOX qui va partir pour le Japon a été fabriqué à partir de combustibles irradiés dans des centrales nucléaires japonaises.

Selon Orano, le MOX est un combustible nucléaire qui permet le recyclage de combustibles usés. Il est en effet fabriqué à partir de matières issues des combustibles irradiés dans les centrales pour fabriquer de l'électricité. Il ne représente que 10% du combustible utilisé dans les centrales françaises, selon Orano.

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