Coronavirus - confinement : jamais le Mont-Saint-Michel n'avait été aussi calme et désert

Les images sont impressionnantes. La merveille normande du Mont-Saint-Michel filmée en plein confinement, vide de touristes et même de commerçants. A découvrir ici, sans même bouger de chez vous !

Cette vidéo vient de faire le buzz sur les réseaux sociaux. Près d'un million de vues en 2 jours. Un photographe breton, Mathieu Rivrin, a partagé son passage en drone au Mont-Saint-Michel, grâce à une dérogation exceptionnelle pour faire des prises de vues pour un institut. 
Une visite du Mont du pied jusqu'à l'abbaye, en vidéo aérienne.
 

L'ambiance est incroyable avec le bruit unique des goélands, des pigeons, du coq, et les seules personnes que j'ai croisées sont les sœurs qui vivent dans l'abbaye... Incroyable...
 



Un week-end comme celui de Pâques, le Mont-Saint-Michel devrait être noir de monde.
Sauf que depuis le 15 mars, pour cause de coronavirus, son abbaye a été officiellement fermée, comme les parkings. Plus aucune navette ne traverse la passerelle.
 

On retrouve vraiment l'authenticité du Mont-Saint-Michel


Résultat, les terrasses de café et les ruelles médiévales sont désertes, et le silence se fait, à peine perturbé par les mouettes. Comme un village fantôme. Seule une quinzaine d'habitants dont des moines et des religieuses habitent à l'année le rocher.

 


Nos confrères de France 2 sont allés ressentir l'atmophère inédite du lieu en ce moment. Les quelques techniciens qu'ils ont croisés n'en croient pas leurs yeux. "C'est la première fois que je vois le Mont comme ça", affirme l'un d'entre eux. "Qu'il n'y a personne, personne à bousculer."
Son collègue en sourit. "C'est agréable pour nous, on retrouve vraiment l'authenticité du Mont-Saint-Michel."
 

Des commerçants en difficulté


Sauf qu'on parle là d'un des sites français les plus visités : 2,5 millions de personnes chaque année. Cette coupure du monde est une première dans l'histoire du monument.
 

Même la guerre n'a pas réussi à éteindre la cheminée

 

Et pour ceux qui vivent du tourisme, les conséquences économiques du confinement sont catastrophiques, surtout que le mois d'avril représente le début de la saison touristique
Si la situation dure jusqu'en juillet, de nombreux commerçants risquent la faillite.

Exemple chez "La Mère Poulard", un groupe hôtelier qui emploie 280 personnes. Eric Bellon, son patron, accuse le coup. "Même la guerre 39-45 n'a pas réussi à éteindre la cheminée (du restaurant)" . Là, le temps s'est arrêté donc effectivement c'est difficile à vivre."

 

 

Comme tout le monde est dans l'incertitude, plus personne ne se projette


Même inquiétude pour les guides, ils sont une cinquantaine officiels au Mont-Saint-Michel, comme Alexandre Moores. Environ 200.000 touristes se lancent chaque année dans la traversée à pied de la baie. "Au printemps, on a beaucoup de scolaires, et les familles le week-end.
Déjà se pose du manque de réservations pour cet été. Aujourd'hui, comme tout le monde est dans l'incertitude, plus personne ne se projette. Donc y'a le problème du présent mais on perd aussi beaucoup de réservations pour le futur."

Il gère une structure de 7 guides, qui double habituellement l'été avec 7 saisonniers de plus. "On va essayer de maintenir le plus possible les emplois de nos saisonniers. Mais pour les guides indépendants, cette période est dramatique. Certes, certains auront très envie de sortir, à la fin du confinement donc peut-être il y aura un petit afflux, mais je suis pas convaincu qu'on rattrapera quoi que ce soit, ce sera une année négative."

 

 

Des éclésiastiques, mais pas de fidèle

La fraternité monastique n'accueille elle plus personne pour la messe, ne reçoit plus de pélerin. Elle revient à une simple vie de prière. "A la fois on est un peu perturbé", reconnait Soeur Claire, "à la fois on a l'impression de retrouver ce qui fait le coeur de notre vie".
 

Ma prière s'étend à tout le personnel soignant


Mais ils ne sont pas pour autant déconnectés du monde qui les entoure et de la difficile situation actuelle. "J'ai des personnes de ma famille qui travaillent aux urgences", témoigne Frère Théophane. "A travers eux, ma prière s'étend à tout le personnel soignant."

A 20 heures, tous les soirs, le son des cloches de l'église continue de résonner dans toute la baie.
 


 
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