Didier Lockwood, la mort d'un infatigable passeur

Le violoniste décédé ce dimanche 18 février à Paris des suites d'un malaise cardiaque était un habitué des festivals de jazz normands. En 2001, il avait aussi collaboré avec l'orchestre régional de Basse-Normandie : Didier Lockwood n'aimait rien tant que de faire le pont entre jazz et classique.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

À Coutances, la nouvelle  a fait parcourir un petit vent de tristesse dans les bureaux de Jazz sous les pommiers. "C'est une perte énorme pour nous. Il était animé d'une vraie passion. C'était un grand bonhomme", estime Didier Le Bas, le directeur du festival. Didier Lockwood s'était produit à quatre reprises à Coutances. La dernière fois, c'était en 2015. Et comme à l'accoutumée, il avait livré un concert généreux, n'hésitant pas à descendre de scène pour aller jouer au milieu du public. "Il savait faire passer cette musique. Parfois, les musiciens de jazz peuvent être un peu ténébreux, un peu intello. Il était tout le contraire. Son rapport au public a grandement contribué à sa popularité".

Didier Lockwood, Jazz sous les pommiers 2015 (PM Puaud, D. Migniau, F. Uguen, F. Hauville)


Didier Lockwood aimait la scène. L'homme ne se faisait pas rare. Il avait aussi joué au festival Jazz en Baie en 2014. Et il devait donner une série de concerts au mois de mars prochain dans le cadre du festival Jazz dans les prés. Le violoniste était attendu à Esquay-sur Seulles, à Flers et à Saint-Fromond.


Un homme simple et ouvert, un musicien virtuose et accessible


Denis Le Bas se souvient qu'à chaque fois, le concert du violoniste était l'un des plus demandés : "les gens cochaient la date, parce qu'ils savaient qu'en allant voir Didier Lockwood, ils vivraient un moment de partage. Il a toujours donné du plaisir. C'était un virtuose grand-public", ajoute Denis Le Bas. "Et c'était un homme simple, qui mangeait à la cantine avec nous. Il n'était pas du genre à exiger des grands hôtels. Ça faisait du bien de recevoir quelqu'un qui était resté naturel".

Le violoniste de jazz Didier Lockwood est mort à l'âge de 62 ans

Le célèbre violoniste de jazz Didier Lockwood est décédé d'une crise cardiaque dimanche à Paris à l'âge de 62 ans, annonce son agent à l'AFP. Le célèbre violoniste de jazz français Didier Lockwood est mort à l'âge de 62 ans, dimanche 18 février.



Didier Lockwood aurait pu devenir un musicien classique. Mais à l'instar de l'Avranchinais Jean-Luc Ponty, il a très tôt préféré les clubs de jazz au très sérieux conservatoire national supérieur de musique. À seulement 17 ans, il jouait déjà avec Magma, le groupe d'avant-garde emmené par le batteur Christian Vander (qui s'était produit en son temps dans... la cathédrale de Coutances pour un concert mémorable !). Lockwood a joué avec Stéphane Grapelli, mais aussi avec Jacques Higelin, Claude Nougaro et bien d'autres. 

Magma, groupe mythique, fête ses 45 ans

Élève violoniste de jazz, Joachim Baumerder, 19 ans, se rend à l'anniversaire exceptionnel de Magma, qui a fêté ses 45 ans à l'Olympia à Paris début février. L'aventure avant-gardiste de Magma est née au début des années 70. Une musique progressive et inclassable au service d'une utopie : l'humanité s'en irait sur la planète Kobaïa et parlerait un nouveau langage, le kobaïen.




"C'était un musicien ouvert, résume Denis Le Bas. Il a évolué dans tous les styles : jazz classique, swing, musiques du monde. Il a même accompagné un danseur indien !". Didier Lockwood conservait une tendresse particulière pour les ensembles classiques. Au début des années 2000, il avait collaboré avec l'orchestre régional de Basse-Normandie pour une série de concerts dans lequel il faisait un pont entre jazz et classique. "Ce qui est intéressant, c'est de sortir l'orchestre symphonique de son rôle habituel toujours ancré dans un certain répertoire et de l'inscrire dans les musiques de notre siècle", disait-il. Le titre qu'il avait donné à son concerto résumait cette ambition : d'un temps à l'autre.


Didier Lockwood avec l'orchestre régional de Basse-Normandie en novembre 2001 (reportage de P. Arisa et G. Milledrogues)



Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information