Le Premier ministre Jean Castex effectue un déplacement ce samedi 28 août à Saint-Nazaire. Il a annoncé de nouveaux appels d'offre pour développer les énergies renouvelables. Un deuxième projet de parc éolien à Barfleur pourrait voir le jour.
C'est une nouvelle qui risque de susciter la colère des pêcheurs du Cotentin, des pêcheurs déjà remontés contre le futur parc éolien offshore qui doit entrer en service en 2028. Une réunion de concertaion organisée le 15 juillet dernier à Réville s'est déroulée dans un climat très tendu, les professionnels de la mer étant vent debout contre ce projet. Ce samedi 28 août, une annonce gouvernementale risque de mettre de l'huile sur le feu. Le site de Barfleur pourrait être plus imposant que prévu.
Le Premier ministre Jean Castex était attendu ce samedi 28 août en Loire-Atlantique pour une visite du parc éolien en mer de Saint-Nazaire. Généralement, ce type de visite s'accompagne d'une annonce, comme ce vendredi lors du déplacement du chef du gouvernement dans l'agglomération caennaise autour des tiers-lieux. Matignon avait ainsi déjà annoncé à l'AFP que le Premier ministre devait évoquer "le souhait de lancer un nouveau projet éolien en mer, un nouveau projet au large de la Normandie".
Aujourd'hui, quatre projets ont été lancés dans la région : Dieppe, Fécamp, Courseulles et Barfleur, le plus récent. Concernant ce dernier, six candidats ont été présélectionnés au printemps dernier et ont un an pour finaliser leur offre. Le futur parc éolien offshore au large de Barfleur doit être doté d'une capacité d'un gigawatt. Une vaste zone de 150 km² a été retenue, "plus grande que nécessaire", indiquait en juillet dernier Damien Levallois, directeur de projets éoliens en mer à la DREAL.
Barfleur : nouveau projet ou extension ?
"Il y a eu un débat public, qui a été conduit en Normandie en 2019 et en 2020, qui a permis d'identifier une zone au large de Barfleur, à 32 km des côtes", a déclaré une source gouvernementale à l'AFP, expliquant que le gouvernement souhaitait désormais "étudier une extension de ce premier projet, dans la même zone, juste à côté", avec pour objectif de "mutualiser certains équipements et notamment le raccordement". Une saisine de la CNDP (Commission nationale du débat public) serait prévue "dans les prochains jours". Ce samedi à Saint-Nazaire, le Premier ministre a confirmé le souhait du gouvernement de lancer un nouveau projet de parc éolien en Normandie, à côté du projet existant situé au large de Barfleur.
Ce déplacement de Jean Castex en Loire-Atlantique intervient alors que la France accuse un certain retard dans ce domaine. Le premier parc éolien offshore à entrer en service sera celui de Saint-Nazaire. Le chantier a été lancé en novembre 2019. Ce premier parc français comprendra 80 éoliennes et devrait permettre d'alimenter l'équivalent de 20% de la consommation électrique de Loire-Atlantique. Sa mise en service est programmée en 2022. Il faut "accélérer la transition écologique" et avancer dans le "développement massif des énergies renouvelables", a déclaré le chef du gouvernement, avant d'annoncer le lancement de sept nouveaux appels d'offre "pour amplifier ce développement".
25 milliards sur cinq ans
"Au cours des cinq prochaines années, plus de 25 milliards d'euros d'investissements vont être ainsi réalisés dans les énergies renouvelables, permettant de soutenir plus de 25 gigawatts de nouvelles capacités de production solaire, éolienne terrestre et hydroélectrique", a-t-il poursuivi, précisant que "25 gigawatts, cela représente près de 10% de notre consommation d'électricité".
Si l'énergie solaire constitue "l'axe prioritaire" de cette politique, le gouvernement entend également développer l'éolien terrestre et marin. Le gouvernement, en s'appuyant notamment sur l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer), "va lancer très vite un nouveau programme d'étude consacré aux environnements marins", a ainsi annoncé Jean Castex. Ce projet, doté de 50 millions d'euros, "inclura un nouvel observatoire national de l'éolien en mer, qui permettra notamment de mettre à disposition de tous la synthèse des connaissances scientifiques disponibles sur les effets des parcs éoliens en mer sur la biodiversité", a-t-il détaillé.