Dans le Cotentin, le stockage des combustibles nucléaires usés risque de poser problème dans les prochaines années. Un projet de nouvelle piscine est dans les cartons mais il ne doit pas voir le jour avant 2034.En attendant, il faut trouver une solution.
Pas question de piquer une tête dans ces piscines. Elles sont destinées à recevoir les combustibles nucléaires usés, avant leur éventuel traitement. Mais selon les projections, le site Orano La Hague devrait arriver à saturation d'ici une petite dizaine d'années. D'où le projet d'EDF d'investir 1,25 milliards d'euros dans une nouvelle piscine. Mais il faudra encore être patient. "Nous sommes aujourd'hui sur un calendrier de 2034 et il faudra trouver des parades pour aller de 2030 à 2034. Nous n'avons pas été prudents", a regretté en avril dernier le président de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), Bernard Doroszczuk.
Que faire alors pendant les quatre années de battement ? La solution avancée par les acteurs de la filière nucélaire consiste à augmenter les capacités de stockage des piscines existantes. L'Institut
de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) a rendu son avis sur la question au gendarme du nucléaire, un avis qui semble, à première vue favorable. "Les options de sûreté retenues pour la densification de l'entreposage des assemblages combustibles en piscines C, D et E sont globalement convenables".
Assurer la transition
L'organisme public, chargé d'éclairer l'ASN dans sa décision, émet toutefois des réserves : "cette parade (ndlr : au problème de stockage) ne saurait être envisagée que comme une solution transitoire dans l'attente de la mise en service" de la nouvelle piscine.
Un point de vue qu'EDF assure partager. L'électricien affirme à l'AFP que la "densification des piscines de La Hague" est "une disposition de court/moyen terme d'ajustement de la capacité d'entreposage du combustible usé au besoin, notamment autour de 2030. Elle ne se substitue pas au projet de piscine d'entreposage, qui permet d'assurer un entreposage de long terme des combustibles usés".
Un projet rejeté en région Centre Val de Loire
La date de 2034 reste d'actualité et le site de la Hague semble toujours privilégié. Initialement, EDF avait envisagé de construire cette nouvelle piscine sur la centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire; Mais le projet avait suscité une forte opposition dans la région Centre Val de Loire. Le projet prévoit la construction d'un bassin d'une capacité de 6.500 tonnes de combustibles, à côté des actuelles piscines Orano de la Hague où refroidissent 10.000 tonnes de combustibles irradiés dans les centrales françaises.