Le voilier Scylla de l'association "Wings of the Ocean" est en escale à Granville jusqu'au 3 août 2023. Il achève en Normandie sa campagne de sensibilisation à la protection et la lutte contre la pollution plastique des mers.

La pollution marine recouvre un large éventail, de la pollution plastique à la pollution lumineuse en passant par la pollution sonore ou chimique.

Le Scylla, un navire expert en dépollution plastique

Le Scylla concentre son action sur la pollution plastique. Fabriqué en 1991 au chantier naval de Biot dans les Alpes maritimes, le navire de 28 mètres est basé à la Rochelle (Charente-Maritime). Il a subi de nombreuses modifications au cours du temps pour l'adapter à ses missions. Le voilier est rapide et remonte bien au vent. Sa large timonerie intérieure permet de naviguer au chaud et constitue un poste idéal pour l’observation de la faune et des paysages. Le voilier dispose également d’un carré extérieur et d’un pont spacieux, idéal pour l’observation.

Après avoir arpenté les mers du Nord entre Belgique, Norvège et Ecosse, le voilà sur les côtes atlantiques françaises pour poursuivre ses missions de sensibilisation et de pédagogie auprès du public.

Son équipage d'une douzaine de bénévoles est à la manœuvre. 

Ce sont des étudiants en césure ou des adultes en réflexion sur les questions environnementales. Ils s'engagent pendant un mois, vivent en communauté. Une attention particulière est portée sur la consommation à bord, la gestion des déchets ou encore l'utilisation de produits non polluants. L'idée est de démontrer qu'il est possible de naviguer de manière plus écologique avec un collectif qui s'engage pour une sobriété durant toute la durée de la mission. 

Clémence Génin, chargée de communication de l'association "Wings of the Ocean"

Tout ce travail demande de la formation. Formation à la sensibilisation du public, formation aux problématiques de la pollution plastique, aux techniques de caractérisation des déchets. C'est un travail varié et intense qui demande de l'engagement. Chacun va ensuite s'engager dans des actions de son choix en fonction de sa sensibilité. Enfin, il s'agit de faire en sorte que les membres de l'équipage développent une conscience écoresponsable et qu'ils fassent un travail de transmission par la suite. 

Théo Vesseyre, chargé de projet pour l'association "Wings of the Ocean"

L'équipage intervient dans les écoles, collèges, lycées et centres sociaux. Il met en place des évènements et moyens d'action tels que des ciné-débats, des stands d'information, organise des festivals pour susciter les échanges et favoriser la prise de conscience. L’équipage a aussi l’occasion de sensibiliser les navires voisins à adopter des comportements plus respectueux des océans afin de devenir des marins écoresponsables.

Sensibiliser le public par des opérations pratiques

Nous travaillons en lien avec les territoires. Nous n'arrivons pas par surprise. Nous allons là où les villes veulent bien nous accueillir. On doit être soutenus par les acteurs locaux et menons nos actions en concertation avec eux. Nous profitons d'espaces mis à disposition ou nous participons à des évènements pour promouvoir nos activités. Au Havre par exemple, nous avons fait une exposition d'illustrations en lien avec nos actions.

Théo Vesseyre, chargé de projet à l'association "Wings of the Ocean"

Le travail de l'association consiste aussi en des opérations de dépollution visent à réduire les quantités de déchets se retrouvant sur les littoraux et dans l’océan.

Ce travail est fondamental car très peu de données sont disponibles sur l’état de la pollution plastique sur la côte atlantique française. Les opérations de dépollution, à travers la caractérisation des déchets, permettent l’établissement de données sur la nature des déchets et d’aider à comprendre leurs origines (géographique et secteur d’activité économique). Ces données sont recensées sur un réseau national participatif,ce qui permet de contribuer à l’étude de problématiques de déchets à plus grande échelle et d'y apporter des réponses.

Des opérations de ramassage sont organisées avec le public. Des gants de protection sont distribués aux volontaires. Les déchets sont répartis par catégorie de matière: métal, carton, papier recyclé ou non... Les déchets sont pesés. Des données sont établies qui nous permettent d'identifier leur provenance. Des conseils sont ensuite adressés aux collectivités locales pour mettre en place des actions visant à réduire ces déchets. Par exemple, installer des cendriers publics pour les mégots ou des fontaines pour remplacer les bouteilles plastiques.

Clémence Génin, chargée de communication de l'association "Wings of the Ocean"

 

Les océans infestés de matière plastique

8 millions de tonnes. C’est la quantité de plastique polluant les écosystèmes marins chaque année selon la Fondation Ellen MacArthur. C’est l’équivalent d’un camion poubelle déchargé en mer chaque minute. Si rien n’est mis en œuvre, ce nombre passera à deux par minute d’ici à 2030, et à quatre par minute d’ici à 2050, précise la Fondation.

Contrairement aux idées reçues, l’essentiel de cette quantité énorme de déchets ne flotte pas à la surface. Les plastiques se morcellent avec le temps pour devenir des petits fragments ingérés par les poissons et animaux marins qui les confondent avec de la nourriture. Certains en meurent, d’autres sont pêchés et finissent dans nos assiettes… le plastique avec.

Réduire la production de plastique

Depuis 2017, beaucoup d’actions ambitieuses ont été mises en œuvre pour lutter à la racine, contre la production de plastique.

Les plastiques à usage unique (touillettes à café, pailles, cotons-tiges, couverts à usage unique, tiges de ballons, etc)  sont interdits dans l’Union européenne dès 2021.

L'association Wings of the Ocean propose des visites du bateau les 22, 23, 29 et 30 juillet. Un moyen de faire découvrir son activité, de sensibiliser aux enjeux de dépollution et de transmettre au public des gestes écoresponsables. 

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