C'est parti pour la 12ème édition de Route du Rhum- Destination Guadeloupe. 138 skippers ont pris le large en solitaire pour une traversée de l’Atlantique entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre dont ils ont rêvé depuis des mois, des années pour certains.

Le départ de la Route du Rhum, course transatlantique en solitaire, devait être donné dimanche 6 novembre à Saint-Malo à destination de la Guadeloupe. Mais en raison de la météo, les 138 skippers se sont finalement élancés ce mercredi 9 novembre en début d'après-midi.

L'appel du large bien vivace

Halvard Mabire est l'un des doyens de cette Route du Rhum. A 65 ans, le cherbourgeois honore comme il se doit  la catégorie Class 40 à bord de son catamaran GDD. Rompu aux courses transatlantiques, il compte bien donner l'exemple au benjamin de la course Martin Louchard.

A 20 ans, le Granvillais va disputer sa première route du Rhum. Il espère s'inspirer de ses deux premières "Jacques Vabre" pour corriger ses erreurs et aller encore plus vite . La vitesse sur l'eau, voilà ce qui anime ce nouveau venu dans la course depuis qu'il a découvert la voile à l'école à l'âge de 10 ans. Oui, Martin  veut aller vite dans sa progression et rallier Pointe-à-Pitre dans les premiers du classement à bord de "Randstad Ausy", son class 40.

Face à cette nouvelle aventure, le seul facteur inconnu, c’est moi-même. Être tout seul, ce sera la grande découverte.

Martin Louchard, 20 ans, skippeur pour la première fois sur la Route de Rhum

La solitude, Pierre Louis Attwell devra aussi l'affronter. Porteur de la maladie de Crohn, on peut dire que le honfleurais a une certaine habitude d'être seul face à l'adversité. Néanmoins, le skipper de 26 ans est très entouré, notamment de son père qui lui a donné le virus de la voile. Pour sa première course du Rhum il a à cœur de pousser au maximum son class 40 "Vogue avec un Crohn" qui en a déjà vu de belles depuis sa première mise à l'eau en 2014.

En revanche, 2022 est la première mise à l'eau du tout nouveau class 40 de  Marc Lepesqueux. Avec un voilier flambant neuf doté de panneaux solaires, le loup de mer de 54 ans  devrait faire oublier son vrai faux départ en 2014 sur rupture de quille. La question est de savoir si cet amoureux du Class 40 aura  les ressources morales nécessaires pour améliorer son record et accrocher  le top 10 de cette transatlantique; c'est en tout cas son objectif !  « C’est mon retour à la compétition de haut niveau" dit-il. 

Le Class 40 est une catégorie exigeante, avec au moins une vingtaine de skippeurs pouvant prétendre à la victoire. J’essaierai d’accrocher le haut du classement ! Un top 10, un podium peut-être.

Marc Lepesqueux, skipper sur Class 40

Un challenge que ses "frères cadets" de Granville William Mathelin-Moreaux et Brieuc Maisonneuve tenteront eux aussi de relever.

Le premier a appris à naviguer au large de Granville. A 28 ans, il s'aligne pour sa deuxième Route du Rhum. De même que l'autre  Granvillais, Brieuc Maisonneuve qui tentera avec son catamaran "Addictive Sailing", en catégorie multicoques, de rebondir après ses échecs entrepreneuriaux ces dernières années. Marin chevronné, technicien, le dirigeant d'entreprise veut démontrer que son entreprise artisanale de croisière de course  n'est  pas une coquille vide et peut porter des valeurs  de courage, de passion, de travail d'équipe et d'humilité  face aux éléments. Une entreprise qui a séduit son partenaire financier CMA IDF (Chambre de métiers et de l'artisanat d'Ile de France) qui compte bien promouvoir ce défi auprès des élèves de CFA qui seront ses meilleurs soutiens.

Côté haut normand, Cédric Château abandonne quelques jours son école de coaching pour s'offrir ce rêve éveillé. Avec une ambition: développer la course au large en solitaire pour les générations suivantes. Un gageure pour ce représentant d'un club, le CVSAE (Club de voile de Saint-Aubin lès Elbeuf) qui s'illustre plutôt dans des courses en équipage.

Profil quasi identique pour Xavier Macaire: première course du Rhum avec une ambition discrète mais non moins élevée. Avec son Pogo S40, le quadra a décroché le pompon lors de la "Dhream Cup" et a fini 5e lors de la dernière "Normandie Channel Race".

J’adore ce bateau" confie le skipper. "Le Class 40 est un bon compromis . Ce n’est pas trop compliqué à gérer. Il est fun, rapide et puissant. Les performances sont impressionnantes pour sa taille et avec lequel on peut bombarder à 15-20 nds.

Xavier Macaire, skippeur, groupe SNEF
J’ai rajouté un 5e winch pour avoir plus de capacité de manœuvre. J’ai modifié les bannettes, j’ai cloisonné le grand ballast avec 3 compartiments au lieu de 2. J’ai des voiles plates North et Incidences pour les voiles de portant. Le bateau a des points forts dans le portant et des vents médium. Il sera bien dans les Alizés."

Les Imoca: une autre dimension

En revanche, le Carteretais Louis Duc, le Seino-Marin Manuel Cousin et le Havrais Charlie Dalin barreront des Imoca, des monocoques de 60 pieds (18,28 mètres), alliant innovation technologiques, compétition et sécurité. Des Formule 1 des mers taillés pour le Vendée Globe mais aussi pour la Route du Rhum. Une course qui allie persévérance et goût du risque maîtrisé.

A 55 ans, Manuel Cousin originaire de Rouen va batailler pour le groupe Setin qui emploie son professionnalisme depuis 5 ans. Une répétition après 2018 qui, il l'espère, l'emmènera sur le podium.  

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