Neuf ans après les faits, le tribunal de Coutances jugeait ce mercredi un pilote italien d'ULM pour avoir survolé et photographié des zones interdites dans le Nord-Cotentin, dont la centrale de Flamanville
L'affaire remonte au 13 octobre 2006. En début d'après-midi, un ULM est repéré au-dessus de la base navale de Cherbourg, une zone sensible dont le survol est interdit. L'appareil est aperçu est un peu plus tard par des témoins aux abords de la centrale de Flamanville. Il poursuit sa route ensuite jusqu'au Mont-Saint-Michel puis prend contact avec la tour de contrôle de Brest. Il est alors informé qu'il doit être intercepté. Le pilote rebrousse chemin, "volontairement" selon son avocate et rencontre les avions de chasse à Granville.
En garde à vue, l'homme réfute le caractère intentionnel de ses survols. Quelques éléments laissent cependant planer un doute sur ses motivations: le pilote a coupé son transpondeur et survolé la centrale nucléaire en mode furtif. Pour Maître Martin, avocat d'EDF, partiie civile dans cette affaire, "on ne peut pas vraiment suspecter ce monsieur d'espionnite, mais compte tenu de ses compétences techniques, il a peut-être voulu prendre quelques photos interdites dans le but de les monnayer".
Le pilote italien, absent à son procès, n'a pu infirmer cette version des faits. Il a été condmné à un mois de prison avec sursis et 20 000 euros d'amende. Neuf ans après les faits.
Reportage de Sylvain Rouil et Claude Leloche
Intervenants
- Bénédicte Mast, avocate du pilote en 2006
- Maître Martin, avocat d'EDF partie civile