Confinées en Nouvelle-Zélande : "L'ambassade nous conseille de prendre un vol à 16 000 euros ! On nous rit au nez"

Près de 30 000 ressortissants français attendent d'être rapatriés, comme Laurette et Léa. Ces deux normandes sont confinées en Nouvelle-Zélande et n'ont aucune solution. A part prendre un vol commercial que leur conseille l'ambassade de France. Son prix ? 7000 euros hier, 16000 aujourd'hui.

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Ce n'est pas encore un very bad trip, mais ça en prend le chemin. "Il y a pire que nous. On a un copain, Arthur, qui a dû prendre un Airbnb, à la dernière minute. Toutes ses économies sont en train d'y passer", relativisent Laurette, originaire de Saint-Lô, et sa copine Léa, qui vient de l'Aigle.

Elles ont 21 ans et vivent depuis le mois d'octobre en Nouvelle-Zélande, avec un visa vacances-travail. Elles ont commencé à travailler dans les champs de kiwis, "pour gagner des sous" avant de rejoindre Tauranga, un port qui voit débarquer "d'énormes paquebots de croisière, j'avais jamais vu ça", s'exclame Laurette.

 


21 ans, un loyer à payer et un billet à trouver


L'île vivant du tourisme, elles travaillaient toutes deux comme serveuses jusqu'à la semaine dernière. "Nous sommes officiellement confinées depuis jeudi. Tout est fermé. On ne travaille plus, exposent-elles. Et ce n'est pas donné ici. Un café coûte trois fois plus cher qu'en France. On doit payer chaque semaine un loyer de 180 dollars néo-zélandais (100 euros : NDLR). Heuseusement, notre propriétaire nous a fait une petite ristourne, depuis le confinement, on ne paie plus que 150 dollars. C'est déjà ça."


En Nouvelle-Zélande, 483 cas de Coronavirus ont été déclarés. "C'est tout petit ici, alors tout le monde panique. Le gouvernement a annoncé mercredi que nous devions être confinés pendant un mois". La semaine dernière, déjà, Laurette avait décidé de rentrer en Normandie, "pour retrouver sa famille". Financièrement, la situation devenait compliquée. 

Commence alors une véritable quête pour trouver un billet.
 

En une journée, les prix avaient doublé, triplé, c'était n'importe quoi. On est passé de 450/500 euros à 1000 euros minimum.


Laurette et Léa ont fini par trouver un vol il y a cinq jours via Hongkong. Eurêka. Mais, 48h plus tard, la ville interdisait l'accès à l'aéroport aux ressortissants étrangers. Les deux jeunes femmes parvenant à se faire rembourser se dirigeaient alors vers l'ambassade de France.


Le prix d'un aller simple en une semaine : 1 000, 7 000, jusqu'à 16 000 euros


Depuis, elles reçoivent tous les jours des mails "très polis", précise Laurette, les invitant à s'inscrire sur la plateforme de recensement, qui compte lit-on "2 700 personnes environ". Plus loin, l'ambassadrice les  "encourage à prendre des vols disponibles auprès de Qatar Airways".
 
 

Dire à des gens comme nous de prendre un avion à 13 000 dollars, je ne suis pas sûre que l'ambassadrice se rende compte du problème. Ils sont peut-être très polis, mais on peut dire que c'est du foutage de gueule. On nous rit au nez, là", commentent les jeunes femmes.


 


A défaut d'avions, c'est la demande qui a décollé. Il ne reste que des classes affaires et les prix flambent : 13 000 dollars néo-zélandais hier (7000 euros NDLR), quand cette vidéo a été enregistrée.

Aujourd'hui, le site de Qatar Airways est en ébullition. Le prochain avion part le 2 avril. Pour un aller simple, il faudra débourser 29 897 dollars (16 000 euros NDLR). On appelle ça un vol ou du vol ?
 



C'est un vrai casse-tête logistique car de nombreux pays suspendent leurs vols avec l’Europe. Pour l'instant, Qatar décolle toujours d'Auckland, mais à des prix exorbitants.

Confinées dans leur maison, Léa et Laurette attendent et prennent "leur mal en patience", comme l'exhortait Jean-Yves Le Drian, le 20 mars, sur Franceinfo.
 

Elles espèrent que la France affrétera un avion pour venir chercher ses ressortissants, comme le laissait croire le Président de le République, Emmanuel Macron, le 16 mars dernier, "Nous organiserons, pour celles et ceux qui le souhaitent et là où c'est nécessaire, leur rapatriement."

Ce jeudi 26 mars, son secrétaire d’État aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari déclarait travailler, en coordination avec d’autres pays comme l’Allemagne, pour faire rentrer des Français d'ici quelques jours.

 


Les deux jeunes femmes, ainsi que leurs familles, se raccrochent à ces déclarations. En attendant, elles ont commencé un puzzle de 1000 pièces sur la grande muraille de Chine. Elles espèrent plier bagage et ne jamais le terminer.
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