Un métier difficile, dangereux, peu rémunérateur, sans perspective d'évolution, réservé aux hommes, une vie éloigné de sa famille : la profession de marin n'attire pas. Et pourtant, tous ces freins ne seraient que des idées reçues. Il y a au moins cinq bonnes raisons de devenir marin. Les voici.
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Les salaires des marins sont attractifs
Le secteur peine à recruter, et pourtant il paie bien ! En revanche, le salaire d'un marin n'est pas fixe. Dans tous les domaines, le minimum garanti est le SMIC. Mais c’est plutôt une sécurité pour les marins, dont le salaire dépasse généralement ce montant.
Ceux qui travaillent sur des navires de commerce vont toucher des primes d’éloignement. Pour ceux qui travaillent dans le remorquage, « plus ils crochent de bateaux, plus ils vont avoir des primes, surtout si c’est de nuit» précise le capitaine de pêche Xavier Hauchard.
Et pour les pêcheurs, le salaire dépend de la marée : plus l’équipe pêche, plus les marins sont rémunérés.
Pour redorer le blason des métiers liés à la pêche auprès des jeunes, Normandie Fraîcheur Mer vient de lancer une campagne digitale baptisée "trouve ton flot".
Et selon le site trouvetonflot.fr, le salaire d’un matelot débutant peut s’établir entre 1600 et 3 800 € par mois.
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Les marins aussi ont des avantages sociaux
Le salaire n'est pas le seul avantages face aux contraintes des métiers de la mer. Le capitaine de pêche Xavier Hauchard précise que les marins peuvent prendre leur retraite à 55 ans.
Par ailleurs, ils bénéficient de congés supplémentaires (en plus des congés annuels) s’ils partent en mer. Pour la pêche hauturière par exemple, « grosso modo, pour un mois parti, il est 3 semaines en congés.»
Les marins qui pratiquent la pêche côtière à la semaine, obtiennent deux ou trois jours de repos à leur retour. Et si les conditions météo ne sont pas favorables à un nouveau départ en mer, le marin reste un peu plus chez lui.
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Un marin peut évoluer dans son métier
La première image qui vient à l’esprit, c’est bien souvent celle d’un pêcheur - de coquilles saint Jacques si l’on est en Normandie - mais marin, c’est une diversité de spécialités (mécanicien, hydraulicien, électricien, etc.) que l’on peut exercer sur un bateau de pêche, ou de marine marchande, ou encore sur un bateau pilote.
Xavier Hauchard, capitaine de pêche à Dieppe (76), a commencé comme mousse à 15 ans. Et son cas n’est pas isolé selon lui : « On peut monter les échelons assez rapidement. Le gars qui est motivé peut vite arriver au plus haut de la marche».
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Marin, c’est accessible aux femmes
Quand Xavier Hauchard parle du « gars qui est motivé », c’est un abus de langage, car le capitaine de pêche abat une autre idée reçue : celle qui voudrait que le métier de marin soit réservé aux hommes.
En France en 2015 il y avait 14% de femmes qui naviguaient, ou en culture marine. En 2021, il y en a 21%. Ce qui prouve que les chiffres sont en train d’évoluer.
Xavier Hauchard, capitaine de pêche à Dieppe (76)
Les acteurs de la campagne "trouve ton flot" sont d'ailleurs des hommes et des femmes.
Pour Elise Danjou, élève au lycée maritime et aquacole Daniel Rigolet à Cherbourg (50), « peu importe finalement d’être une fille ou un gars. Oui marin c’est un métier physique, mais, oui, je peux y arriver aussi. Et j’y arriverai d’ailleurs. Ma force c’est d’avoir du caractère, je ne me laisse pas faire. »
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Chez les marins, pas de routine
Le site Internet trouvetonflot.fr propose un quizz pour tester ses connaissances sur les marins. Pour la première question "La journée type d’un marin pêcheur ?", deux réponses sont proposées : "jamais la même journée". Ou : "Bateau bulot, dodo (ou la même, tous les jours)".
Et la réponse est : "Jamais la même journée ! Ici en Normandie, les marins ont la particularité de vivre et de travailler dans une mer un peu spéciale, la Manche, une mer, avec des marées ! Ils peuvent embarquer, de jour comme de nuit. Sans oublier la technique de pêche qui peut varier là aussi, suivant la polyvalence des bateaux."
Pour moi, c’est plus qu’un métier. C’est la liberté ! Et ça me parait impossible de s’en lasser. C’est un métier plein de contraintes bien sûr : il faut se lever tôt, il faut être en forme physiquement, il faut être courageux et faire avec la météo… mais dès lors, qu’on est en mer, on oublie tout : au large, sur l’océan ou dans la baie de Seine, on ne voit que l’immensité du grand bleu, une ligne d’horizon, quelques bateaux…Quelle vue ! Ça vaut tous les efforts du monde.
Elise Danjou, élève au lycée maritime et aquacole Daniel Rigolet à Cherbourg (50)
Ces arguments vont ont convaincu et vous voulez devenir marin ? Oui, mais à quel âge? Juste après le collège, ou bien en reconversion à l'âge adulte?
Les deux, mon capitaine ! Selon "Trouve ton flot" , "Si l’appel de la mer est plus fort que toi, tu peux dès l’âge de 15 ans, t’orienter vers un lycée maritime (On a la chance exceptionnelle d’en compter deux en Normandie !) Pour les plus indécis, la reconversion professionnelle existe aussi, à condition d’être en bonne condition physique."