EDF veut bien refaire les soudures de l'EPR mais pas toutes : les experts de l'ASN ne sont pas d'accord

Au printemps 2018, plusieurs soudures de l'EPR de Flamanville étaient épinglées pour des défauts de qualité. EDF s'est engagé à les refaire souhaite laisser huit d'entre elles en l'état. Lors d'une réunion organisé cette semaine, l'électricien a tenté de convaincre les experts de l'ASN. En vain.

Le groupe permanent d'experts pour les équipements sous pression nucléaire (GP ESPN) de l'ASN s'est réuni cette semaine au sujet des "écarts" de qualité affectant les soudures des tuyauteries principales d'évacuation de la vapeur du réacteur nucléaire, des "écarts" qualité détectés en mars 2018 avant d'être rendus publics un mois plus tard. L'été dernier, l'Autorité de Sûreté du Nucléaire avait exigé que l'électricien fasse les travaux nécessaires pour garantire le niveau de sécurité requis. Conséquence : un nouveau retard et un nouveau surcout sur ce chantier qui a déjà connu de nombreuses péripéties. Et ce n'est sans doute pas terminé.
 EDF souhaiterait conserver en l'état huit des soudures épinglées l'an dernier pour des "écarts" de qualité. Celles-ci sont situées dans l'enceinte de confinement du réacteur. Refaire ces soudures nécessiterait de "toucher aux structures de l'installation", comme le rapportent nos confrères du Monde. L'électricien a tenté de convaincre cette les semaine les experts de l'ASN qu'une telle intervention n'était pas nécessaire. Mais n'y est pas parvenu.
 


Dans une note d'information publiée ce jeudi, les experts indiquent qu'EDF a deux possibilités: réparer les huit soudures ou engager des travaux complexes pour améliorer les systèmes de sécurité de son réacteur. En effet, ils ont considéré que "ces soudures constituaient des obstacles majeurs à l’application d’une démarche d’exclusion de rupture". Cette démarche dite d'"exclusion de rupture" consiste à estimer que le matériel atteint un niveau de qualité tel qu'une rupture peut être exclue par principe.
 

De nouveaux retards en perspective

Sur la base de cet avis des experts, le gendarme du nucléaire doit désormais prendre prochainement sa décision sur ce dossier sensible. "Dès lors que le groupe permanent (d'experts) conforte l'opinion, que l'on avait déjà en fin d'année dernière, que la justification d'un maintien en l'état serait difficile, je pense qu'on devrait être en mesure de prendre position prochainement sur ce sujet", a indiqué à l'AFP Julien Collet, directeur général adjoint de l'ASN.

Le chantier de l'EPR risque fort désormais de connaître de nouveaux retards. "Si, à l'issue de l'instruction, l'ASN estimait que les justifications qui ont été fournies par EDF (...) n'étaient pas suffisantes et qu'il fallait reprendre ces huit soudures, le délai aujourd'hui envisagé par EDF pour la mise en service de l'EPR ne pourrait pas être respecté", avait mis en garde fin janvier Bernard Doroszczuk, nouveau président de l'ASN.
 
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