Entre 2013 et 2018, la Normandie a perdu des habitants alors que la Bretagne en a gagné. Elle lui cède donc la place au classement des Régions françaises et leur population. Une "croissance démographique à l'arrêt", selon l'INSEE.
Tous les cinq ans, l'Insee (l'Institut national de la statistique et des études économiques) fait le point sur l'évolution démographique de nos régions. Le dernier état des lieux remontait donc à 2013. Cinq ans plus tard et après la réunification de la Normandie (survenue en 2015), les données stagnent pour la région. Elle perd des habitants globalement et creuse les écarts entre les territoires Nord/Sud. La tendance n'est pas nouvelle mais elle se confirme.
Le Havre, première ville de Normandie
C'est aussi ce que l'on peut retenir de cette étude démographique. Le dynamisme démographique de la grande ville portuaire de la Région ne dément pas, depuis plusieurs décennies. On ne parle pas, ici, d'agglomération ou de métropole : les chiffres sont ceux des municipalités.
Vu sous cet angle, Le Havre (selon les chiffres étudiés là, qui sont ceux de 2018) est bien la première ville de Normandie avec 169 733 habitants au premier janvier 2018 et un solde naturel positif (les naissances sont plus nombreuses que les décès).
Rouen arrive en deuxième position avec 111 360 habitants à la même date.
Caen est au troisème rang avec 105 512 habitants, Cherbourg est en quatrième position avec 79 144 habitants et Evreux cinquième avec 46 707 habitants.
Alençon est à la neuvième place régionale (25 775), Saint-Lô à la seizième, Fécamp est 18ème et Bayeux à la 27ème position.
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La démographie relativement dynamique des petites communes entre 2008 et 2013 s’est ensuite estompée tandis que le déclin démographique des plus grandes communes s’est atténué. Les trajectoires démographiques communales observées pendant cette décennie font apparaître des ruptures territoriales marquées au sein de la région.
Les données de l'Insee révèle une certaine stabilité globale qui cache donc des disparités entre Sud et Nord, bien visibles (en bleu), sur la carte ci-dessus.
3 327 477 normands : dixième Région française
Dans le tableau des Régions française, en terme de population, la Normandie a donc perdu une place en 5 ans, presque lanterne rouge. Et elle fait partie des région les "moins dynamiques" de France.
"Avec 3 327 477 habitants au 1er janvier 2018, la Normandie se classe au dixième rang (sur 13) des régions les plus peuplées de France métropolitaine. Au cours de la période 2013-2018, sa population affiche une quasi-stabilité (- 0,01 %, soit - 177 habitants, par an en moyenne). La région perd d’ailleurs un rang au profit de la Bretagne par rapport à 2013. La Normandie figure ainsi - avec Centre-Val de Loire (+ 0,02 %), Grand Est (- 0,01 %) et Bourgogne-Franche-Comté (- 0,09 %) - parmi les régions les moins dynamiques en termes d’évolution démographique", explique l'Insee dans son étude.
Moins de naissance, plus de départ vers d'autres régions
Là aussi, c'est une réalité en place depuis une dizaine d'années qui se confirme : le solde naturel baisse dans certaines zones, hors des grands centres urbains; le nombre de naissance est en baisse et les jeunes quand ils sont diplômés partent travailler "ailleurs".
L’atonie de la croissance démographiquenormande se décline dans chacun de sesdépartements. Tous subissent un ralentissementde leur croissance entre 2008 et 2018, voire une accélération de leur recul démographique (l’Orne mais aussi la Manche),
Et c'est une réalité qui se vérifie partout en Normandie. "La Seine-Maritime, de loin le département le plus peuplé de Normandie avec 1 255 883 habitants, voit sa population stagner entre 2013 et 2018 (+ 255 habitants par an en moyenne) après avoir légèrement progressé entre 2008 et 2013."
Entre 2013 et 2018, le Calvados (deuxième département normand) gagne moitié moins de monde par an, comparé au début de la décennie. Et seul l'Eure sort son épingle du jeu.
Quant à la Manche et l'Orne, le premier est entré dans le déclin, le deuxième n'a pas su inverser la tendance.
La Normandie rassemble 2 652 communes au1er janvier 2020. Les trois quarts d’entre elles sont peuplées de moins de 10 000 habitants, au sein desquelles réside un Normand sur cinq.
Un normand sur cinq habite donc dans une petite commune de moins de 10 000 habitants.
