Le 21 mai, les opposants au centre de déchets de Nonant-le-Pin ont célébré leur victoire en justice à l'hippodrome de la Bergerie. Le président du département de l'Orne estime qu'il s'agit d'une "occupation" et s'en est plaint au Procureur de la République d'Argentan.
"Je ne comprends pas pourquoi il fait ça si ce n'est qu'il va s'attirer des foudres, ça a déja commencé sur les réseaux sociaux", déclaré Emilie Dehaudt, une des porte-paroles des anti-GDE. Dans un courrier adressé au procureur de la République d'Argentan, Alain Lambert dénonce "l'occupation" d'une salle sur le site de l'hippodrome de la Bergerie, attenant au Haras du Pin, par les opposants au centre de déchets de Nonant-le-Pin le 21 mai dernier. Ils y avaient reçu la ministre de l'environnement, Ségolène Royal, quelques heures après que la cour d'appel administrative de Nantes ait annulé l'autorisation d'exploitation du centre GDE de Nonant-le-Pin.
Dans un communiqué, le Conseil départemental de l'Orne affirme qu'Alain Lambert a agi en tant que Président du nouvel Etablissement Public du Pin. "C’est exclusivement à ce titre qu’il a signalé cette occupation au Procureur de la République, comme c’est dans ses obligations. Il a pris la précaution de ne pas qualifier en droit cette occupation, ni de communiquer à son sujet, afin de n’alimenter aucune polémique. L’idée étant d’éviter qu’il soit créé un précédent aboutissant à d’autres usages que ceux autorisés sur le Domaine."
Selon Emilie Dehaudt, la salle utilisée le 21 mai dernier par les anti-GDE "est une salle de restaurant gérée par la société des courses du Pin et régulièrement louée pour des événements privés". Les opposants à l'industriel ont loué cette salle pour recevoir la ministre de l'Environnement. D'où leur étonnement face à la démarche entreprise par le président du Département de l'Orne.
Les deux parties n'entretiennent pas vraiment de bons rapports. En septembre 2014, le magazine de France 3 "Pièces à conviction" avait diffusé un reportage tendant à démontrer qu'Alain Lambert était intervenu favorablement dans l'implantation de GDE à Nonant-le-Pin.
Dés le lendemain de la diffusion, les associations Sauvegarde des terres d’élevage et Nonant environnement, opposées au site, déposaient plainte auprès du Procureur de la République d'Argentan contre Alain Lambert et son ancien directeur de cabinet (actuellement Conseiller général de l'Orne) Alain Pelleray pour corruption passive et de prise illégale d’intérêt. Le président du département décidait alors de contre-attaquer en annonçant son intention de porter plainte contre certains membres de ces associations pour dénonciation mensongère et calomnieuse, dénonciation téméraire, dénonciation de délit imaginaire.