Alain Lambert occupait le fauteuil de président du Département de l'Orne depuis 10 ans. L'ancien ministre du budget a démissionné le 17 février dernier. Son successeur désigné, Christophe de Balorre, doit être élu ce vendredi.
"Plus on dira ou écrira que je pars, plus cela m'incitera à rester longtemps", déclarait Alain Lambert en début d'année alors qu'il évoquait pour la première fois sérieusement son intention de quitter le fauteuil de président de l'Orne. Celui qui, en 1989, élu pour la première fois maire d'Alençon à l'âge de 43 ans, déclarait qu'il ne ferait "qu'un mandat", a durant près de 30 ans enchainé les mandats (et les étiquettes politiques) sur ce territoire.
Mais l'ancien ministre du budget s'est finalement résolu à passer la main en démissionnant officiellement le 17 février dernier de sa fonction de président du Conseil départemental de l'Orne, une fonction qu'il exerçait depuis près de 10 ans. "Lors de ma réélection en 2015 au Conseil Départemental, j’avais annoncé que ce mandat serait celui de la transmission (...) après avoir engagé plusieurs grands projets, l’heure m’a semblé arrivée de passer en douceur le témoin", écrit-il sur son site internet. Ce vendredi 3 mars, c'est Christophe de Balorre qui devrait être élu lors d'une session extraordinaire pour prendre la relève.
Restent que certains événements survenus ces derniers mois ont sans doute accéléré ce passage de témoin. Alain Lambert, 70 ans, a dû suspendre ses activités publiques durant plusieurs semaines après avoir contracté une pneumopathie l'été dernier. Lors de ses voeux, le 9 janvier dernier, il expliquait que ces problèmes de santé motivaient en partie son prochain départ. "Ce qui est pour moi le plus compliqué c'est la partie représentation (...) qui demande un effort physique que ma santé ne me permet plus".
Outre sa santé, le dossier GDE a causé quelques tracas au président du département ces derniers mois. Toute question sur le sujet suscite chez l'intéressé une réaction pour le moins virulente. Suite à la diffusion du magazine "Pièces à convictions" qui démontrait son implication dans l'implantation de l'industriel à Nonant--le-Pin, les associations Sauvegarde des terres d’élevage et Nonant environnement avaient porté plainte pour "corruption passive et prise illégale d'intérêt". Saisi du dossier, le parquet national financier a ordonné en novembre dernier une perquisition au domicile et au bureau d'Alain Lambert.
Alain Lambert n'est pas encore tout à fait parti. Sur son blog, il rappelait, lors de l'annonce de sa démission, que "membre de l’assemblée départementale, je resterai jusqu’au terme du mandat que m’ont confié les électeurs pour mener à bien mon engagement et ma mission".
Les explications de Catherine Berra