En février, la Cour des comptes de Normandie a épinglé l’hôpital de Flers et ses 65 millions d’euros de déficit pour la période 2014-2018. Mais "L’hôpital a changé depuis", assure son directeur. Entre investissement et réorganisation, quelles solutions pour ce centre hospitalier ?
"L’établissement aurait fait faillite s’il n’avait pas été public", tranchent les magistrats. En février dernier, la chambre régionale des comptes de Normandie a livré un rapport sur la gestion du centre hospitalier Jacques Monod à Flers dans l’Orne et pointe des comptes en rouge écarlate avec 65 millions d’euros de déficit, sur la période 2014-2018. Aujourd’hui, l’hôpital est toujours en déficit mais il est moindre. "L’hôpital a changé depuis", se réjouit David Trouchaud sur le plateau du JT de France 3 Normandie, mercredi 10 mars. Le directeur de l’hôpital, en poste après cette période, 2014-2018, estime que le centre hospitalier va mieux.
Le déficit s’est réduit. On a réussi à payer nos charges sociales et fiscales. On a construit le groupement hospitalier de territoire avec les hôpitaux de Flers, de Vire et de la Ferté-Macé. Et enfin, en investissement, en juin prochain, on a un IRM qui s’installe, au cœur de l’hôpital de Flers.
Des investissements entrepris alors que l’hôpital de Flers souffre d’une double difficulté : le vieillissement de la population dans l’Orne et le peu d’attractivité du territoire pour les médecins. Ceci entraîne de nombreux postes vacants au sein de l’établissement. Au centre hospitalier de Flers, ¼ des postes sont vacants et certains services, comme en radiologie, ne fonctionnent plus que grâce aux intérimaires. Un recours nécessaire mais qui pèse sur le budget de l’hôpital. Les journées d’intérim pour un médecin se paient entre 500 et 750 euros, soit deux fois plus qu’un titulaire en début de carrière.
Quelles économies ?
Un recours qui se vérifie à l’échelle de la France : le Ségur de la santé est d’ailleurs engagé sur cette question des intérimaires en hôpital. Une initiative bienvenue pour David Trouchaud qui souhaite aussi s’appuyer sur des solutions locales.
On souhaite que le Ségur de la santé trouve des solutions, mais on ne peut pas se réfugier seulement dans les solutions nationales. On a aussi mis en place des initiatives locales. Par exemple sur la dialyse à Flers on a un partenariat avec le CHU et l’Anider, qui nous a permis d’avoir des postes partagés donc d’avoir des praticiens hospitaliers qui travaillent au CHU et qui ont une partie du temps de travail à Flers. Je pense que ça fait partie des solutions mais ce n’est pas reproductible sur toutes les spécialités, parce que le CHU souffre aussi d’un manque de spécialistes.
Un personnel partagé donc et des hospitalisations moindres et moins de nuitées ? Pas tout à fait, selon le directeur de l’hôpital de Flers : "Je pense qu’il ne faut pas avoir comme totem la réduction du capacitaire. Cette réduction doit être une conséquence d’une politique de santé publique et d’un parcours patient bien étudié. Ce qu’on a fait, par exemple, sur la filière gériatrique. On a mis en place une équipe mobile gériatrique qui va au domicile des personnes âgées. Cela empêche des hospitalisations".