A Caligny, dans l’Orne, un couple de jeunes agriculteurs, adeptes de la permaculture, est en train de planter une forêt jardin. Tous les végétaux seront consommables. Pour finaliser le projet, ils lancent un appel aux dons.
« Des pommes, des cerises, des poires, des pêches, des noix ». Yannick Srodawa-Wenger, agriculteur au Bosquet de la Vère, à Caligny dans l’Orne, énumère les nombreuses variétés d’arbres qui seront présentes dans la forêt.« Le principe de la forêt jardin, c’est l’avenir de l’agriculture. J’en suis persuadé ». Ce couple de jeunes paysans militants s’est formé à la permaculture en Angleterre auprès de Geoff Lawton.
Thérèse et Yannick se sont ensuite investis dans une ONG au Sénégal, aux portes du Sahel, pour mettre en place une forêt jardin de 3 hectares.
Des paysans militants
De retour dans leur Normandie, Thérèse, 28 ans, et Yannick 34 ans, parents de deux enfants, ont décidé de vivre de la terre. Ils ont rejoint le collectif de la ferme de la Berouette.
Ici, à deux pas du site de l’équipementier automobile Faurecia, les terres cultivables sont exploitées conjointement par plusieurs agriculteurs.
Au sein du Bosquet de la Vère, Yannick et Thérèse élèvent des cochons depuis deux ans et demi et tirent profit d’un verger. Ils espèrent que cette forêt comestible leur permettra de vivre pleinement de leur activité.
Pour Thérèse, "l'idée c'est surtout de préparer le terrain aux générations futures. De faire partie des solutions à l'heure du changement climatique"
Une forêt comestible, qu’est-ce que c’est ?
Le principe d’un espace où tout ce qui est cultivé se mange existe depuis des centaines d’années, notamment en Asie.
Dans la forêt nourricière de Thérèse et Yannick il y aura des arbres fruitiers, des arbustes, des framboisiers, baies, des plantes grimpantes comme de la vigne ou des kiwiers qui courront sur les troncs d’arbres.
Au sol, on trouvera des plantes compagnes qui permettront de fixer l’azote et qui amèneront de la matière organique. Il y aura aussi des plantes couvrantes comme des fraisiers, de l’ail des ours ou de la rhubarbe.
Enfin, nos deux agriculteurs iront jusqu’à implanter des champignons comestibles au pied des arbres. Au total, la forêt comptera 350 arbres et arbustes et plus de 1500 plantes différentes.
Appel aux dons
Dans quelques années, la forêt sera tellement productive que tous les fruits ne pourront être ramassés. C’est pourquoi les cochons seront en pâture dans des espaces intermédiaires et pourront se nourrir du surplus.
Il aura fallu un an et demi au couple pour concevoir cette forêt qui à terme sera quasiment autonome. Hormis la taille des arbres, il n’y aura aucune intervention humaine.
Le plus difficile a été d’imaginer comment récupérer l’eau de pluie et de lui permettre d’être stockée. Yannick creuse des gouttières et des petites mares qui se déversent les unes dans les autres en cas de trop plein.
Thérèse, avec tous les fruits récoltés, fabriquera des confitures, des sirops et des gelées. Le couple a besoin de 8000 euros pour mener à bien son projet, avant le 19 décembre.
Reportage de Nicolas Corbard et Damien Migniau. Intervenants: Yannick Srodawa-Wenger, agriculteur au Bosquet de la Vère - Thérèse Wenger-Srodawa, agricultrice au Bosquet de la Vère
Pour aider Thérèse et Yannick à créer cette forêt comestible :
- <https://bluebees.fr/fr/project/390-bosquet-vere>