Le centre hospitalier des Andaines a demandé à trois médecins retraités de reprendre un peu de service au mois de janvier afin d'assurer des consulations à l'hôpital. En ville, le désert médical avance : à partir du 1er janvier, il ne restera plus qu'un généraliste en activité.
Le sujet est à ce point préoccupant que le maire de la Ferté-Macé avait jugé nécessaire d'organiser une réunion publique ce lundi 18 décembre. Ladite réunion a fait le plein, ce qui en dit long sur l'inquiétude de la population. "Il y a effectivement un effondrement du nombre de médecins libéraux qui pratiquent la médecine de ville", reconnaît Jacques Dalmont. "Au 31 décembre, à la Ferté-Macé, deux médecins généralistes partent à la retraite, et ils n'ont pas trouvé de remplaçant" se désole encore le maire. Le pôle de santé devait être un outil destiné à ralentir la désertification. Il avait été prévu pour accueillir cinq généralistes. Deux cabinets étaient restés vides. Avec les deux départs prévus le 31 décembre, il ne restera donc plus qu'un seul généraliste en activité dans cet établissement.
Jacques Dalmont, maire de la Ferté-Macé, président du conseil de surveillance de l'hôpital intercommunal :
Un cabinet de médecine générale à l'hôpital
Une solution a donc du être trouvée en urgence, à l'hôpital, avec des médecins salariés. Trois retraités ont même accepté de revenir afin d'assurer des consulations. Dès le mois de janvier,"les gens pourront appeler l'hôpital pour avoir des rendez-vous comme avec n'importe quel médecin en ville. Et la sécurité sociale sera souple avec la notion de médecin-référent pour que les gens puisse être remboursés normalement", indique Jacques Dalmont.Par ailleurs, des médecins hospitaliers pourront désormais aussi pratiquer la médecine libérale dans les pôles de santé du secteur. Enfin, le conseil de surveillance du CHIC (le Centre Hospitalier Iner-Communal) a décidé de recruter des infirmières pour soutenir les médecins en place et les libéer d'un certain nombre de tâches.
Dans l'Orne, un médecin sur quatre a plus de soixante-cinq ans...
Cete solution d'urgence a vocation à être maintenue "aussi longtemps que nécessaire". Or, les statistiques laissent à penser que le problème n'est pas en passe d'être réglé : entre la Ferté-Macé et Donfromt, une vingtaine de médecins généralistes exerçait encore cette année. Ils ne seront plus qu'un dizaine l'année prochaine. Et deux d'entre-eux ont largement atteint l'âge de la retraite... Dans le département de l'Orne, un quart des praticiens a d'ailleurs plus de soixante-cinq ans. Et rien ne paraît devoir endiguer ce déclin. Ce qui faire dire à Jacques Dalmont : "il faudra vraiment que des solutions soient trouvées au niveau national, parce qu'on ne va pas pouvoir continuer dans cette voie."
Il y a quelques semaines, une de nos équipes s'était longuement penchée sur ce problème de désertification médicale. Nous vous proposons de revoir ce reportage diffusé dans l'émission Enquête de région au mois de novembre. Nicolas Corbard et Emilien David avaient notamment rencontré un médecin espagnol venu s'installer dans l'Orne.
Reportage de Nicolas Corbard et Emilien David :