Témoignage. "On a eu des gros problèmes de trésorerie", le combat d'un chef d'entreprise pour ne pas perdre son activité

Publié le Écrit par Kanwaljit Singh et Aymeric Danis

En plein cœur de l'Orne, l'entreprise Norhuil produit de l'huile de colza pressée à froid. Michel Pottier a créé son entreprise en 2006 et l'aventure aurait pu brutalement s'arrêter.

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Organisés par le Medef, les Territoires de l'Orne, mettent en contact les chefs d'entreprise pour partager leurs expériences. Le thème cette année : "Optimisme et rebond", avec des entrepreneurs qui expliquent comment ils ont réussi à remonter la pente après un échec. L'un d'entre eux nous livre son témoignage.

Se battre pour ne pas perdre son activité

Au fur et à mesure des années, les prix des matières premières et des graines, s’envolent. L'activité connaît alors des difficultés qui mettent en péril la trésorerie et donc l’avenir de l’entreprise : "On a eu un problème de croissance à un moment donné et des gros problèmes de trésorerie. On avait une période de fluctuation sur les matières premières et à un moment donné, on a juste plus eu la capacité de les acheter par rapport au volume de nos ventes. C'était très compliqué", nous explique Michel Pottier.

L'entreprise allait mal, alors le chef d'entreprise n'avait plus le choix. Il fallait agir et, par conséquent, évoluer ou mourir. C'est là que la famille Pottier décide d’ouvrir son capital à ses deux fournisseurs de matières premières, tout en restant majoritaire.

Cela a permis de rapidement mettre de l’huile dans les rouages : "On vendait nos produits finis, que ce soit les huiles ou les tourteaux avant d'acheter la matière première. Ce qui fait qu'on pouvait assurer la marge et cela a permis ensuite de faire de bons exercices", précise Alex Pottier, 36 ans. Son fils sera amené à reprendre les rênes de l’entreprise dans un futur proche.

Se tourner vers d'autres chefs d'entreprise

Ces dernières années, les contextes sanitaires, économiques et politiques ont été autant d’épreuves pour les entreprises. Particulièrement dans le département de l’Orne, qui compte une majorité de petites entreprises fragiles et dont les patrons sont souvent isolés : "Il faut savoir s'entourer. Ça me paraît indispensable. À un moment de difficulté, il faut se tourner vers vos pairs, vos collègues chefs d'entreprise. Ils ont forcément vécu à un moment une histoire plus ou moins comparable à la vôtre. C'est le premier pas qui est le plus dur à faire", conseille Alexandre Lemoine, président du Medef Orne.

Pour l’entreprise de Michel Pottier, tout va pour le mieux désormais, avec un chiffre d’affaires de 6,5 millions d’euros et de nouveaux projets de diversification.

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