Vendredi 25 septembre au soir, le procureur du tribunal de Grande Instance de Paris a requis la relaxe pour le journaliste du magazine Marianne. Le professeur Gilles-Eric Seralini, auteur d'une étude scientifique concernant la toxicité du Roundup, avait porté plainte pour diffamation.
Il faisait déjà nuit lorsque l'audience s'est achevée au tribunal de Grande Instance de Paris. Le procureur a requis la relaxe pour le journaliste de Marianne Jean-Claude Jaillette. Le professeur Gilles-Eric Seralini, auteur d'une étude scientifique concernant la toxicité chronique à long terme du Roundup avait porté plainte pour diffamation, suite à la publication de deux articles datés du 29 septembre et du 5 octobre 2012, et signés de Jean-Claude Jaillette. Ce dernier citait des scientifiques accusant le chercheur de "fraude scientifique". Cette attaque portait sur le contenu d'un article publié en septembre 2012 par l'équipe du Pr Séralini dans la revue Food and Chemical Toxicology.
L'étude du professeur Séralini
Comme le résume le CRIIGEN, le Comité de Recherche et d'Information Indépendantes sur le génie Génétique, une association qui soutien le chercheur, dans son communiqué de presse, le professeur en biologie moléculaire de l'université de Caen, affirme avoir prouvé que "le pesticide le plus vendu au monde, le Roundup, provoque à des niveaux environnementaux faibles des déficiences hépatos-rénales sévères et des perturbations hormonales, comme des tumeurs mammaires. Des effets comparables ont pu être observés lors de la consommation chronique d'un régime équilibré à base de mais OGM rendu tolérant au Roundup. Ceci est dû aux résidus de Roundup et à la modification génétique spécifique du mais. Les formulations de Roundup ainsi que les OGM rendus tolérants au Roundup devraient être considérés comme des perturbateurs endocriniens et leur évluation revue par les autorités sanitaires. " L'expérience avait été menée avec des rats. En 2012, les photos de ces animaux avec des tumeurs géantes avaient fait réagir l'opinion publique et soulevé de nombreuses polémiques. A la sortie de l'audience, Joel Spiroux, président du Criigen, réagit aux multiples critiques: "On aurait parlé d'une maladie des ours polaires, personne ne nous aurait embêté"
On aurait parlé d'une maladie sur les ours polaires personne ne nous aurait embêté"
Écoutez le président du Criigen à la sortie de l'audience du 25 septembre:
Interview réalisée par Jean-Yves Loes et Christophe Hilary
Jean-Claude Jaillette cite des scientifiques
Jean-Claude Jaillette affirme avoir seulement cité des scientifiques anglo-saxons. Dans une tribune publiée le 17 janvier 2013 , intitulée OGM : Lepage et Seralini veulent faire taire «Marianne», dans le magazine Marianne il s'explique: " Nous aurions qualifié l’étude de fraude. En réalité, Corinne Lepage et Gilles-Eric Seralini me reprochent d’avoir rapporté les propos de scientifiques américains publiés dans le magazine Forbes ( titré « Scientists Smell A Rat In Fraudulent Genetic Engineering Study »)." Le journaliste, également auteur d'un livre intitulé "Sauvez les OGM" publié en 2009, poursuit son argumentation "Quel crime ! Comme si, pour un journaliste, rapporter des propos équivalait à les reprendre à son compte ! A ce compte là, toute interview deviendrait impossible, sous peine de risquer des poursuites dès qu’un propos rapporté contrarierait les intérêts de ceux qu’ils visent."
Lauranne FAVRE, avocate de Marianne et Jean-Claude Jaillette
Interview réalisée par Jean-Yves Loes et Christophe Hilary
L'article de Forbes
Dans un article daté du 25 septembre 2012 signé de Henry I. Miller et Bruce Chassy, on trouve ces critiques citées dans les pages du magazine Marianne: "Dans un article Forbes.com plus tôt cette année, nous avons supposé que Séralini était moins coupable de truquage réellement des données pour obtenir la réponse souhaitée que de réaliser des expériences mal conçues et déformer grossièrement les résultats. (Séralini est fait une spécialité des lacunes méthodologiques, pertinent, ininterprétable - mais sur-interprétés -. Expériences visant à démontrer le préjudice causé à partir de plantes génétiquement modifiées et l'herbicide glyphosate dans divers scénarios hautement artificiel)" (traduction Google). Selon le chercheur les attaques viennent des lobby proches de Monsanto, producteur du Roundup.Henry Miller et Claude Chassy sont des lobbyistes bien connus"
Le jugement sera rendu le 6 novembre prochain.
Reportage Stéphanie Potay