Depuis quelques semaines, un gros tuyau d'évacuation, placé sur la plage de Courseulles-sur-Mer, inquiétait ceux qui fréquentaient les lieux. Il s'agit du rejet de boues du port de Courseulles, dans la mer. Des opérations de dragage sont en cours pour éviter l'envasement de la structure.
"On voit bien qu'il y a une nappe noire qui longe la côte, ça pue, mais cela n'est pas visqueux car c'est assez liquide" explique Fredéric Rousset, un véliplanchiste, un habitué de la plage de Courseulles-sur-Mer. Depuis quelques semaines, les nombreux adeptes de la planche à voile, amoureux de la nature et de ce coin sauvage étaient très inquiets. En effet, ils ont observé et même filmé la scène samedi dernier. Un gros tuyau déversait des eaux noires dans la mer. Dans un mail adressé à notre rédaction ce weekend, Frédéric Rousset précisait que "depuis septembre, sans en avertir ni les riverains, ni l'école de voile, la commune de Courseulles a entrepris de gros travaux sur le bord de la plage. Les travaux ont été achevés début novembre. Un gros tuyau, ressemblant à ceux utilisés pour l'évacuation des eaux usées, a été posé. En parallèle, un autre tuyau, au fond de l'eau, en partant du rivage de l'école de voile, et s'enfonçant en pleine mer, a également été installé."
On voit bien qu'il y a une nappe noire qui longe la côte, ça pue mais cela n'est pas visqueux car c'est assez liquide" Fredéric Rousset, un véliplanchiste de Courseulles
Des travaux de dragage du port de Courseulles-sur-mer
Cette grosse conduite mène au port de plaisance, à quelques centaines de mètres de là. Tous les 7 ans, il faut enlever la vase, accumulée au fond de l'eau. La drague est entrée en action mi-décembre pour nettoyer les deux bassins du port. La zone s'étend sur deux hectares. Les rejets sont composés à 80% d'eau et de 20% de sédiments. Au total, 15.000 m3 vont être rejetés à la mer. L'opération devrait durer jusqu'à la mi-février. Les analyses des sédiments, rejetés en mer, sont consultables en mairie. Le coût des travaux s'élève à 150 000 euros hors taxes. C'est une société spécialisée de Saint-Malo qui est en charge de l'opération. Selon les services de la Mairie, le cahier des charges est très précis. Les rejets en mer ne peuvent s'effectuer qu'à 400 mètres du rivage."Avant le rejet, ces sédiments sont analysés. Ils sont donc parfaitement conformes d'un point de vue sanitaire. Un suivi des sédiments rejetés sur la plage est régulièrement effectué." Jean Buhler, directeur des services techniques de Courseulles
Reportage Hélène Jacques et Cyril Duponchel
Fredéric Rousset: véliplanchiste habitué de la plage
Jean Buhler: directeur des services techniques de Courseulles
