Parmi les multiples associations d'aide aux plus défavorisés se trouve la Banque alimentaire, qui souffle cette année ses 35 bougies. Elle récupère et sauve du gâchis 73 000 t par an de denrées. L'occasion de revenir en 4 questions sur ce qu'est cette association.
Banque alimentaire : à quoi sert-elle?
Forcément, dans "Banque alimentaire" le deuxième mot nous met sur la piste : leurs antennes sont surtout connues pour leur collecte nationale de denrées alimentaires, auprès du grand public fin novembre.
Mais cette collecte a lieu plusieurs fois par semaine, grâce aux 317 bénévoles de la région normande. Ils s'approvisionnent auprès des grandes surfaces et des producteurs locaux, qui préfèrent donner leurs invendus ou leurs légumes non conformes, que de les jetter ou les détruire.
Quelle est l'origine de la Banque alimentaire ?
Rares sont ceux qui ignorent que Coluche est le père fondateur des Restos du coeur.
Pour ce qui est de la Banque alimentaire, tout serait parti d'un article publié dans la Croix le 13 mars 1984.
La Soeur Cécile Bigo y dénoncait la cohabitation de la pauvreté et du gaspillage alimentaire. Alors Bernard Dandrel, aidé d'associations, a pris les choses en main afin d'organiser des collectes.
Dès février 1985, 3 000 repas sont distribués quotidiennement. En 2018, ce sont 2 millions de personnes qui sont aidées.
De 1984 à la Banque alimentaire 2.0 : quelle place a pris le numérique?
La première, intitulée Proxi Don permet aux petits commerçants de proximité de donner leurs invendus grâce à un système d'échange couplé à la géolocalisation. Elle est active notamment dans le Calvados.
La deuxième s'appelle Click Don. Cette plateforme concerne les gros industriels; leurs dons peuvent voyager dans toute la France selon les besoins en viande ou en légumes des diverses antennes des banques alimentaires.
Quel avenir pour la Banque alimentaire?
35 ans d'existence c'est bien joli, mais l'association doit évoluer pour perdurer.
Dans la Manche par exemple, plusieurs initiatives sont en cours.
- Création à venir d'une "légumerie-conserverie solidaire", qui permettrait d'utiliser les légumes non distribués aux bénéficaires et de les transformer en soupe par exemple.
- Cette légumerie permettrait ainsi de répondre à l'un des enjeux chez les plus démunis : veiller à l'équilibre alimentaire. Si les assiettes sont remplies, elles ne sont pas équilibrées d'un point de vue nutritionnel, ce qui peut générer soucis de santé, ou des maladies.
- Initier un nouveau mode de distribution itinérant. Pour Roland Coutard, de la Banque Alimentaire de la Manche,
"il faudra s'adapter aux particularités du département, très rural. Ce qui nécessiterait d'aller vers les bénéficiaires."
Reste une inquiétude pour Roland Coutard: "Nous sommes fragiles car l'association est vieillissante." A bon entendeur...