La confection des automates de Noël n'aura bientôt plus de secrets pour vous. L'entreprise "Animate Factory" dont les animaux animés sont exposés dans les vitrines du monde entier, nous a ouvert les portes de ses ateliers.
Des ours, des marmottes, des pingouins, des souris ou encore les fameux rennes du Père Noël, nous vous proposons de découvrir les secrets de fabrication des automates, qui trônent dans les vitrines de Noël, avec une visite guidée dans les ateliers d'Animate Factory.
Nous nous sommes rendus à Tôtes, à une trentaine de kilomètres de Rouen (Seine-Maritime). Depuis 1992, cette entreprise normande confectionne des automates de A à Z. Son directeur marketing et commercial, Nicolas Auzie, a racheté avec son associé la société Michel Taillis en 2018. Rebaptisée Animate Factory, la marque identifiable à l'export propose aux professionnels du monde entier des animations pour leurs vitrines.
Le thème casse-noisette à l'honneur pour Noël 2024
"Vous arrivez un peu après la bataille" sourit le quarantenaire à notre arrivée, "mais rassurez-vous, il reste encore des trésors à vous montrer". Effectivement, plus de 600 automates dont déjà partis à travers toute la France pour donner vie aux vitrines de Noël. Le coup de rush a lieu de septembre à novembre pour la quinzaine de salariés de l'entreprise. Toutes les commandes doivent être honorées avant les 6 semaines d’exposition de la période de Noël.
Heureusement deux ours habillés en casse-noisette géant nous accueillent dans l’entrepôt. Nos yeux sont écarquillés devant les détails et la taille de ces immenses peluches presque vivantes. "Ces deux-là vont être exposés dans le magasin Leclerc de Neufchâtel-en-Bray" détaille Nicolas. "Le casse-noisette, c’est la tendance cette année, on a travaillé 4 à 5 mois pour développer ces grands personnages animés. On a choisi un ours soldat avec son bâton de maréchal » ajoute fièrement le commercial qui scrute le moindre détail avant leur mise en caisse.
Car oui, comme dans la confection, il y a des collections et des tendances sur le marché de l'automate. Le « Christmas market » est le plus gros salon mondial et se déroule à Frankfort. Le prochain aura lieu au début de l’année 2025 et définira les tendances pour noël 2025. En France, c’est en septembre que les professionnels se retrouvent au salon « Maisons et objets ». Nicolas Auzie vise le salon d’Atlanta en janvier 2026 pour conquérir le marché américain très friand de décorations en tout genre.
Des petites mains mieux que des lutins
Quelques concurrents sont basés en France et au Danemark mais également aux Philippines : "mais les finitions et les mouvements sont beaucoup plus approximatifs" confie Nicolas qui tient à mettre en valeur le savoir-faire de ses salariés.
Ils sont entre 12 et 14 en fonction des carnets de commandes. Morgan, le logisticien, s’affaire avec son porte palette dans les couloirs de l’entrepôt, pendant que dans une autre pièce, Marie-Laure est chargée de la mise en peluche. "Après leur avoir donné forme, on teste les animaux et on peut voir dans l’heure qui suit le branchement, compte s’il y a un souci dans le mécanisme ou le moteur". Forte de ses 23 ans d’expérience, elle compte 2 heures pour donner vie à une marmotte, 4 h pour un renne : "Mon plus gros chantier c’était l’ours qui mesure plus de 3 mètres, il m’a fallu 2 jours pour le façonner". Juste à côté, son collègue est en train de peindre les planches de surfs bientôt prêtes à accueillir des marmottes. Dans une autre pièce, les mécaniciennes (et non couturières) confectionnent des pattes d’ours et de rennes en fausse fourrure.
La durée de vie d’un automate est comprise entre 10 et 15 ans "on restaure les animaux que ce soit pour le moteur ou la fourrure" explique Marie-Laure.
Pour six semaines de location, les premiers prix sont à 350 euros HT. Pour une petite marmotte, il faut débourser 600 euros HT. L’énorme ours polaire de 3.30 mètres ou une grande pyramide d’ours coûtent entre 15000 à 20000 euros HT. Il est encore temps de faire votre lettre au Père Noël.