Maire de Turretot de 1965 à 2001, conseiller général du canton de Criquetot L’Esneval, député, président du conseil général de Seine-Maritime et ancien sénateur, Charles Revet s’est éteint aujourd'hui à l’âge de 84 ans.
Charles Revet aura défendu les valeurs de la ruralité durant toute sa vie.
Né à Turretot dans le pays de Caux le 9 novembre 1937, il n’aura quitté son village natal que pour poursuivre sa carrière politique à l’assemblée nationale en 1977 comme député auprès d’André Bettencourt, ancien ministre des affaires étrangères proche du Général de Gaulle et de Georges Pompidou. Une charge que Charles Revet occupa jusqu’en 1981, battu par le maire PS de Lillebonne de l'époque, Paul Dhaille.
Mais c’est bien sur son terrain cauchois que l'homme, Républicain Indépendant, passé à l'UMP en 2002 avant de devenir LR, s’est le plus illustré.
Elu en 1973 conseiller général, il le restera pendant 38 ans jusqu’en 2011, où il décida de ne pas solliciter de nouveau mandat. Un siège qui faisait sa fierté au sein d'une collectivité dans laquelle il fut successivement vice président chargé des relations extérieures et des communications avant de décrocher le graal: le siège de la présidence en 1993.
1993, l’année de la consécration politique
Une consécration pour cet agriculteur de profession qui connut la même année, un retour à l’assemblée nationale élu au printemps comme député de la 9éme circonscription, celle de Criquetot l’Esneval, son fief.
Il restera président de ce que l’on appelait encore le conseil général durant 11 ans.
Mandats durant lesquels il défendit la nécessité d’un département puissant, aux fortes ambitions.
Charles Revet, l'homme des grands chantiers
Charles Revet avait souhaité faire de la Seine-Maritime un département dynamique, aux infrastructures attractives : Fier des axes routiers qu'il décrivait en "excellent état", il fut à l’origine de l’achat de la compagnie aérienne Air Atlantique en 2002 pour relancer les lignes aériennes depuis Le Havre notamment. Un voyage qui se stoppa net en 2006, la compagnie coutant trop cher à la collectivité.
Mais il relança aussi les liaisons Transmanche, faisant financer par le département les bateaux ferries nécessaires à la ligne Dieppe New Haven, qui relie encore aujourd’hui les 2 villes et réussit le pari du rachat du port de New Haven dont le département est propriétaire, depuis.
Une mission de président du département que Charles Revet n' abandonnera en 2004, battu par le maire PS d’Elbeuf de l’époque, Didier Marie, qui sera son successeur.
Une déception pour ce cauchois pure souche qui restera malgré tout conseiller général de seine-maritime tout en étant sénateur depuis 1995.
Sénateur, une charge dont il avait hérité d’André Bettencourt.
Il le restera jusqu’en septembre 2019, date à laquelle il fut même élu doyen du sénat.
Après 54 ans à labourer le terrain politique, il se retira définitivement pour retrouver son village natal de Turretot.
Hommage lui sera rendu le 9 décembre prochain au cours de la séance plénière du département qui a mis en berne ce matin ses drapeaux pour saluer la carrière de ce président qui eut toute sa vie durant une grande ambition pour le territoire qui l’a vu naître. Un homme à la carrière « atypique » comme il aimait lui-même à le dire.