Alors que le nombre d'attaques de moutons repartait à la hausse depuis le début du mois de juillet dans le Pays de Bray, les spécialistes viennent de confirmer que l'animal prédateur est un loup.
La silhouette de l'animal avait été photographiée par un appareil automatique une nuit d'avril 2020 à Londinières, une commune située à l'Est du département de Seine-Maritime, à quelques dizaines de kilomètres de la Picardie.
Puis la présence d'un animal ressemblant à un loup a été régulièrement observée dans le Pays de Bray, dans les villages ruraux, au sud de Dieppe.
Spécialistes du loup en France, les experts de l'Office Français de la Biodiversité ont été chargés du dossier et ont commencé leur enquête en Normandie.
Des attaques d'ovins
Puis, au fil des semaines, des attaques d'animaux (essentiellement des brebis et agneaux) ont été enregistrées dans le secteur.Après une période de relative accalmie durant les mois de mai et juin, où un délai plus important entre les prédations (parfois de l'ordre de 3 semaines) a pu être constaté, leur fréquence a sensiblement augmenté depuis le début du mois de juillet et s'étaient même intensifiées entre le 14 et le 20 juillet dans le secteur de Mesnières-en-Bray.
Finalement, c'est le 21 juillet 2020, que la préfecture de Seine-Maritime annonçait officiellement que les recherches de l'Office Français de la Biodiversité (OFB) confirmaient la présence d'un loup dans le département de la Seine-Maritime.
Deux ans de surveillance
Toujours selon la préfecture, la présence prolongée du loup ne signifie cependant pas, à ce stade, que l'animal va s'installer durablement. Selon les experts "l'installation du loup, espèce protégée faisant l'objet d'un plan d'action national, est en effet caractérisée lorsque des indices de présence sont relevés durant une période de deux ans".Des analyses ADN en cours au sein du réseau loup de l'OFB pourraient permettre d'obtenir des informations complémentaires sur l'individu présent en Normandie (en particulier son sexe et son origine).
Les éleveurs seront indemnisés
Comme annoncé après les attaques à répétition à la fin du printemps après une réunion avec les maires des communes concernées par les prédations et une réunion technique avec la Gendarmerie, l'ONF, la Chambre d'agriculture, la Fédération départementale des chasseurs, l'OFB et la Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM) la préfecture confirme en cette fin juillet que "les services de l'État sont pleinement mobilisés".Un partenariat renforcé et efficace entre la direction départementale des territoires et de la mer et l'OFB a été mis en place, précise la préfecture de Seine-Maritime pour "accompagner au mieux les éleveurs concernés par les prédations, et se rendre rapidement disponibles en cas de signalement."
Par ailleurs "un régime d'indemnisation a été mis en place pour compenser les pertes subies par les éleveurs. Une réflexion est ouverte avec la filière ovine pour la mise en place de moyens de protection adaptés au territoire seino-marin."
Le loup, animal mystérieux
Discret, aux sens particulièrement développés (un loup peut entendre jusqu'à 10 kilomètres et ses capacités olfactives sont plus de 10.000 fois supérieures à celles de l'homme), cet animal est difficilement prévisible et garde effectivement une part importante de mystère.L'Office Français de la Biodiversité indique que le régime alimentaire du loup est fonction des opportunités qui se présentent à lui mais il est majoritairement composé de faune sauvage (de l'ordre de 75% à 80%).