Les 33 migrants retrouvés mercredi 9 mars au large de Berneval-le-Grand ont été accueillis dans un gymanase à Dieppe le temps de retrouver leurs forces. Trois d'entre eux ont été placés en garde à vue pour aide au séjour irrégulier et association de malfaiteurs, puis remis en liberté.
Ils sont Syriens ou Irakiens, mais tous ont choisi de rejoindre l'Angleterre pour les mêmes raisons. Ils ont fui leur pays en guerre et espèrent retrouver là-bas la paix, et pour certains leur famille déjà installée de l'autre côté de la Manche. 18 hommes, cinq femmes et 10 enfants ont été secourus dans la nuit de lundi 8 à mardi 9 mars au large de Berneval-le-Grand près de Dieppe, alors qu'ils tentaient de rejoindre le Royaume-Uni sur un bateau pneumatique instable. Secourus par le Centre Régional de Surveillance et de Sauvetage Gris Nez, certains souhaitaient pourtant poursuivre leur dangereuse équipée, croyant enfin toucher au but.
La valleuse de Petit-Caux est devenue pour les migrants un point de départ vers l'Angleterre, mais les kilomètres de mer qui séparent les deux pays sont semés d'embûches. "Les migrants embarquent sur des pneumatiques à marée haute. Sauf que l'Angleterre, ils s'en rendent pas compte, c'est 120 kilomètres, et on ne les fait pas de la même façon qu'avec une voiture. Il y en a pour des heures et des heures avec tout le danger que ça représente" s'inquiète Marc Foucout, responsable de la police rurale de Petit-Caux.
Pour ces migrants, la France n'a jamais été une option. Aucun des 33 migrants secourus ces derniers jours n'a fait de demande d'asile pour rester sur le territoire français. Les candidats au départ sont souvent passés par Calais avant de rejoindre Dieppe pour tenter leur chance. Face à ces tentatives de traversées de plus en plus fréquentes, la sous-préfecture de l'arrondissement de Dieppe se mobilise. "Il est très important de pouvoir accompagner ces personnes, ensuite regarder leur situation administrative et judiciaire, et prendre les décisions qui s'imposent" explique Alain Gueydan, le sous-préfet de Dieppe. Les décisions qui s'imposent étant le plus souvent des OQTF ou obligation à quitter le territoire français.
Des associations humanitaires, telle que la Croix Rouge de Dieppe ou le Cada -Centre d'accueil des demandeurs d'asile-, ont apporté un peu de réconfort aux migrants, tout en sachant qu'ils retenteront leur chance pour rejoindre l'Angleterre.
Notre mission c'est qu'ils se sentent mieux, qu'ils reprennent leurs esprits, trouvent un projet qui ne soit pas fait dans l'urgence, ni la fatigue et la contrainte. Ils ne savent pas très bien de quoi demain sera fait c'est sûr. Mais leur projet c'est vraiment de partir en Angleterre.
Ces cinq derniers mois, les secours ou la police ont intercepté quatre fois des migrants en route vers l'Angleterre sur ces petites plages à l'est de Dieppe.