Face à l'afflux des camping-cars autour d'Etretat, les communes s'organisent

Entre Le Havre et Fécamp, des maires tentent de faire face à l'invasion des camping-cars avec une approche globale et un rappel de la réglementation.

Déjà en hausse ces dernières années, le nombre de vacanciers et de touristes qui ont fait le choix du camping-car a fortement augmenté à la sortie du confinement.
Avec le début des vacances d'été 2021, le phénomène est constaté sur le littoral de la Seine-Maritime, notamment à Etretat.

La petite cité balnéaire célèbre pour ses falaises est confrontée à tel afflux de visiteurs que la municipalité régule la circulation en fermant certaines rues et en obligeant les voitures à se garer en périphérie, dans des parkings aménagés.

Mais les camping-cars, parfois tellement imposants qu'ils ont du mal à se croiser dans la rue principale d'Etretat, sont si nombreux qu'ils posent problème dans tout le secteur, de Saint-Jouin-Bruneval à Fécamp.

Stationner ou camper ?

Réunis au sein de l'Opération Grand Site des falaises d'Etretat, les maires de 13 communes situées autour d'Etretat ont décidé d'agir de façon unie et coordonnée face à l'invasion des camping-cars.

Comment concilier accueil des touristes, vie des habitants et préservation de l'environnement ? C'est en partant de cette interrogation que les élus locaux ont élaboré un plan d'actions qui a débuté en 2021. Il s'agit de faire face à la circulation d'un grand nombre de véhicules de gros gabarit sur des routes de campagnes étroites, de limiter au maximum la pollution, d'empêcher le stationnement sauvage et surtout d'interdire de passer la nuit en dehors des emplacements prévus pour cela, comme les campings ou les aires d'accueil.

La sensation de liberté que procure une petite maison sur roues ne doit pas faire oublier la réglementation et le respect de des habitants.
C'est ainsi que des incidents ont eu lieu l'an passé à Bénouville quand des touristes ont fait du camping en plein village avec leur véhicule, avec tapage nocturne et stationnement sur des propriétés privées… Une tension que déplore le maire qui travaille depuis le mois de janvier avec ses 12 autres collègues pour améliorer l'offre de stationnement dans le secteur.

Un premier résultat est enregistré en 2021 dans cette petite commune de 180 habitants où 30 places supplémentaires ont été provisoirement créées grâce à la participation d'agriculteurs.

"C'est une offre relativement importante, mais cela ne permet pas d'accueillir tous les touristes qui souhaitent se rendre à Etretat ou sur notre côte. On doit rester dans des propositions, dans des offres raisonnables  au niveau du stationnement. Chaque commune  essaie de proposer le meilleur accueil, mais il y a une réglementation et elle doit être respectée"

Et quand on parle de stationnement, on parle du stationnement des véhicules légers comme des camping-cars qui se présentent dans notre commune. Malheureusement, on est obligé de rappeler aux camping-caristes que la réglementation elle est très simple :  on stationne, on ne campe pas."

Jean-Pierre Leduc,
maire de Bénouville (Seine-Maritime)

durée de la vidéo : 00h01mn45s
©France Télévisions

Objectif : mieux répartir tout en étant "bienveillant et accueillant"

A Saint-Jouin-Bruneval, à dix kilomètres d'Etretat, le grand parking de la plage est lui aussi pris d'assaut par les camping-cars qui y stationnent gratuitement, jusqu'à 140 présents en même temps !  Certains restent pour la nuit, d'autres sont là plusieurs jours consécutifs, voire plusieurs semaines, alors qu'une aire de camping existe un peu plus loin.

C'est une sorte de parking sauvage, mais à proximité d'une plage. Et la problématique c'est qu'au fur et à mesure des années, avec les réseaux sociaux, c'est devenu un lieu prisé, un lieu de rendez-vous"

François Auber,
maire de Saint-Jouin-Bruneval (Seine-Maritime)

Ce qui n'est pas sans poser des problèmes de cohabitation avec les usagers de la plage, surtout quand il s'agit de remplir (aux frais de la commune) les réservoir d'eau ou de vidanger les toilettes de ces petites maisons sur roues.
Le nombre important de ces camping-cars est aussi un problème ajoute François Auber :

"C’est-à-dire qu'il y a un équilibre à trouver entre les véhicules familiaux légers qui viennent utiliser la plage, et l'espace que les camping-cars prennent. On se doit de réfléchir à la manière dont on va accueillir les camping-cars. Il ne s'agit pas de les stigmatiser sur des problèmes réels et concrets, il faut aussi qu'on soient bienveillants et accueillants"

Parmi les pistes retenues par les maires des 13 communes concernées, celle de trouver plusieurs lieux sur des terrains publics ou privés pour augmenter le nombre de places et permettre, dès la saison 2022, une répartition différente et un accueil correct.   

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