Les agriculteurs de la Baie de Seine ont rejoint le mouvement national d'opposition au traité d'échanges Mercosur avec l'Amérique du Sud. Première action, dans la nuit de lundi à mardi 19 novembre. Ils ont posté leurs tracteurs au dessus de l'écluse François 1er, point de passage des marchandises qui débarquent au port du Havre.
Les agriculteurs de la Baie de Seine se sont donnés rendez-vous dans la soirée de lundi 18 novembre à une douzaine de kilomètres du Havre dans le village de Saint-Martin-du-Manoir à l'appel de la FNSEA de Seine-Maritime et des Jeunes Agriculteurs.
Pluie battante, bourrasques de vent et nuit tombée, cela ne fait pas peur aux agriculteurs qui étaient déjà sur la brèche l'hiver dernier pour d'autres manifestations. Une trentaine de tracteurs ont roulé lentement jusqu'au port du Havre.
Ils sont tous descendus sur la route qui surplombe l'écluse François 1er, avec vue sur les terminaux où sont chargés et déchargés des milliers de conteneurs venus de tous les continents.
C'est un symbole le port du Havre. Le but n'est pas d'embêter la population, mais plutôt de cibler les transports, le port du Havre c'est une zone d'échanges importante pour les marchandises et les denrées alimentaires.
Alexis Diers, président des Jeunes Agriculteurs du secteur de Montivilliers
Interview de Alexis Diers, président des Jeunes Agriculteurs du secteur de Montivilliers par A. Develay et M. Benoist
Un mouvement pour les agriculteurs et les consommateurs
Les jeunes agriculteurs qui manifestent ce lundi soir sont nombreux. L'un d'eux explique " N'importons pas l'agriculture que nous ne voulons pas, on veut de l'agriculture qui respecte les normes. On nous demande de produire sainement tous les jours. On veut que la nourriture qui rentre dans notre pays, soit aussi saine que celle que nous produisons"
Le sous-préfet est venu rencontrer les agriculteurs comme le maire du Havre Edouard Philippe. D'après nos confrères de France Bleu Normandie, l'ancien Premier ministre a dit qu'il fallait bloquer cette version du traité Mercosur en ralliant un bloc de pays européens.
Il précise que les engagements environnementaux de l'accord de Paris sur le climat doivent être respectés.
Rappelons que les agriculteurs alertent sur l'entrée en Europe de viande sans traçabilité, issue d'animaux qui ont ingéré des substances phytosanitaires interdites en France et des activateurs de croissance.
Sous une pluie battante @EPhilippe_LH rencontre les agriculteurs qui manifestent au Havre#CriseAgricole #LeHavre pic.twitter.com/5J30WZFxyy
— Lila Lefebvre (@LefebvreLila) November 18, 2024
Feux de la colère dans la Manche et le Calvados
Dans la nuit de lundi à mardi 19 novembre, d'autres agriculteurs des J.A ont allumé des "feux de la colère". Ce fut le cas dans la campagne du pays d'Auge et dans le Bessin.
Il ont aussi installé des panneaux sur le modèle de ceux de l'entrée des communes avec inscrit " pas de pays sans paysans", "urgence simplification" et "mangeons français".
La mobilisation est aussi forte dans l'Eure. Des panneaux de villages sont recouverts de bâches où est écrit "Non au Mercosur".
Un vote au Parlement sur le Mercosur proposé
Tous suivent le déplacement du président Macron au sommet du G20 à Rio de Janeiro. Ils veulent "un discours ferme sur le Mercosur" et qu'il convainque ses homologues européens.
Mardi matin, chez nos confrères de TF1, la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a promis que la France continuerait "à tenir un bras de fer aussi longtemps que nécessaire" avec la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen contre le traité commercial de libre-échange UE-Mercosur.
Le cabinet du Premier ministre a annoncé à 10 heures qu'un débat au Parlement suivi d'un vote sur l'accord commercial du Mercosur serait proposé à la conférence des présidents de l'Assemblée Nationale ce mardi.
Côté mobilisation, ce 19 novembre, la "Coordination rurale" entre dans le mouvement des agriculteurs contre le traité Mercosur.