Rien ne se perd, tout se transforme ! L'association La Source à Saint-Jérôme-sur-Seine, en Seine-Maritime, propose une nouvelle activité à ses salariés : élaborer de la litière pour cheval avec des copeaux de carton. L'entreprise emploie déjà six personnes sur cette nouvelle production, promise à un avenir prometteur.
Installée à Port-Jérôme-sur-Seine, en Seine-Maritime, l'entreprise La Source embauche des personnes éloignées de l'emploi, et leur propose d'exercer des activités non concurrentielles, et utiles au territoire.
Aux activités de conserverie, de blanchisserie et d'assistance administrative, s'est ajoutée une nouvelle production innovante : la transformation de cartons, en litière pour chevaux.
Du carton ondulé réduit en copeaux
L'idée a vu le jour il y a trois ans, au sein de l'entreprise COP'O installée aux Mureaux dans les Yvelines, qui tente à présent d'essaimer sa technique dans des structures d'insertion et d'aide à l'emploi.
Le carton ondulé est réduit en copeaux, pour créer une litière particulièrement adaptée au confort des équidés. Antidérapant et souple, le carton ainsi broyé forme un amorti doux pour les tendons de l'animal.
À la tête de COP'O, Muriel Schoumacher cherchait alors une idée pour recycler le carton, et s'est inspirée des litières que l'on trouve en Angleterre.
Le carton a un fort pouvoir absorbant, il ne fait pas de poussière, il est sans allergène, et sans particules qui pourraient se coller sur les pansements.
Muriel Schoumacher, à la tête de COP'O
La marque de litière a développé son concept dans sept ateliers en France.
L'idée a fait son chemin jusqu'à la Seine-Maritime, où l'atelier de Villequiers (Seine-Maritime) géré par l'entreprise La Source, transforme aujourd'hui six tonnes de litière de chevaux par mois.
Retour à l'emploi et économie circulaire
La fabrication de litière à La Source a débuté en juillet dernier, et depuis cette date, six postes ont été créés, tous occupés par d'anciens chômeurs de longue durée.
La première étape consiste à récupérer le carton auprès des entreprises du secteur, avant de les préparer, et de les réduire en copeaux. "On les pré-découpe à la dimension exacte, on les met en caddie, et dès qu'il est plein, c'est parti à la machine !" explique Cédric Alleaume, salarié de la Source, qui a rejoint l'équipe en septembre. "Au début, c'est vrai que physiquement, c'était assez rude. Maintenant, on a pris l'habitude, ça passe tout seul".
Pauline Van Hoe cherchait à changer d'activité professionnelle, et celle-ci lui plaît beaucoup. "Je bouge pas mal, je bouge !! C'est ce qui m'intéresse. Rester sur place, ce n’est pas possible. Mon ancien boulot, c'était devant un PC, et ça je peux plus ", commente la jeune femme.
Cette nouvelle activité de La Source correspond bien à l'état d'esprit de cette structure de retour à l'emploi. "L'activité doit être validée par le comité local pour l'emploi, pour être sûre qu'elle soit utile au territoire et non concurrentielle. C'est aussi une activité qui peut être utile à tout le monde. Il y a différents postes, on peut être assis ou debout, il y a de la collecte, de la livraison, des machines", analyse Charline Dumontier, la directrice de La Source.
L'activité est vertueuse, associant l'économie circulaire qui vise à produire en limitant le gaspillage des ressources et des déchets, et l'économie solidaire en employant des personnes éloignées de l'emploi.