Cinq mineures ont été reconnues coupables, mardi 13 février 2024, de la violente agression d'une lycéenne au Havre, filmée et diffusée sur les réseaux sociaux le 9 janvier dernier. Mais le tribunal pour enfants ne prononcera leur peine qu'au mois de septembre.
À l’issue d'une audience à huis clos qui aura duré près de dix heures, mardi 13 février 2024, les cinq adolescentes, âgées de 15 à 16 ans, ont été reconnues coupables par le tribunal pour enfants du Havre.
Elles étaient suspectées d'avoir agressé et filmé une lycéenne, puis d'avoir publié ces violentes images sur les réseaux sociaux.
Pour l'avocate de la victime, Me Le Petit, malgré cette audience du 13 février " pour l’instant, elles n’ont pas encore mesuré la gravité des faits, il n’y a aucune empathie pour la victime. Mais ce qui me rassure, c'est que la plupart des parents, après cette audience, ont pris les choses en main, et ont appelé le commissariat."
Me Le Petit ajoute que la victime est toujours très marquée, elle n'a pas pu assister à cette audience. Mais ce qui est rassurant pour elle, "c'est que les 5 mineures ont l'interdiction absolue d'entrer en contact avec la partie civile. "
La peine prononcée en septembre
Elles étaient poursuivies pour violences en réunion, menaces de mort, captation et diffusion d'images à caractère pornographique de mineur en utilisant un réseau de communication électronique. La justice leur reprochait en outre d'avoir diffusé ces images de l'agression, au cours de laquelle la victime avait été partiellement dénudée, estimant qu'elles visaient à porter volontairement "atteinte à l'intégrité de la personne", ce qui avait été qualifié à l'époque par le parquet de "happy slapping" (agression filmée).
Le tribunal a toutefois partiellement requalifié les faits, considérant notamment que les images diffusées n'avaient pas de caractère pornographique mais portaient bien atteinte à l'intégrité physique de la victime.
La peine sera prononcée lors d'audiences de sanction, prévues entre le 5 et le 17 septembre.
"L'effet de groupe a 'extrêmisé' la violence et a été le moteur de cette agression", a réagi auprès de l'AFP Me Elisa Haussetête, avocate d'une des prévenues. "Elles ont toutes les cinq exprimé des regrets sincères", a dit l'avocate, qui ne fera pas appel.
Certaines sont impliquées dans une autre affaire de violence
Jusqu'à ce que leur sanction soit connue, quatre mineures restent soumises aux mesures judiciaires prononcées en janvier par le parquet : un contrôle judiciaire avec placement éducatif, respect d'un couvre-feu, interdiction d'entrer en contact avec la victime ou les coauteurs et de quitter la Seine-Maritime.
La cinquième reste placée dans un centre éducatif fermé.
Parmi les cinq jeunes, certaines avaient déjà frappé la veille de cette agression, le 8 janvier, une autre adolescente de 14 ans, qui avait déposé plainte. L'affaire sera jugée ultérieurement.