Depuis la crise sanitaire, nombreux sont ceux qui souhaitent changer de vie. Parmi eux certains veulent se lancer dans la petite agriculture bio de proximité. Mais en dépit des aides, il n'est pas facile de trouver des parcelles pour s'installer.
Devenir agriculteur pour, les mains dans la terre, cultiver de bons légumes bio et les vendre en circuit court : voilà un mode de vie qui tente de plus en plus de Français depuis le début de la crise sanitaire et les épisodes de confinement.
Mais changer de métier ne s'improvise pas et nécessite un apprentissage. En Normandie, pour former et guider ces "néo-agriculteurs" quatre structures d’accompagnement au développement d’une agriculture durable et solidaire (réseau CIVAM normand, Terre de liens, Bio en Normandie et Rhizome) ont mis en commun leurs compétences pour créer "Nid'Agri".
L'objectif de ce dispositif étant d'éviter les échecs en étudiant en amont la viabilité des projets, puis en organisant un suivi en conditions réelles pendant une période de test.
"Le risque consiste à s'endetter trop dans un métier qu'on ne connait pas. Et donc le test il permet pendant trois ans de voir ses capacités à produire et à gérer une entreprise."
Joo Zimmerman, chargée d'accompagnement à Nid'Agri
Bénéficiaire de cet accompagnement, Etienne est un architecte qui s'est lancé dans la production maraîchère à Cauville-sur-Mer près du Havre (Seine-Maritime). Comme il l'a expliqué à notre journaliste Kanwaljit Singh, ce soutien est une aide précieuse dès les premiers mois d'activité :
"N'étant pas issu du milieu agricole, ce dispositif Nid'Agri me permet de me lancer par phases et d'être accompagné d'un point de vue administratif, juridique et comptable."
Des terres de petites surfaces de plus en plus rares
Si devenir agriculteur s'apprend, encore faut-il trouver des terrains pour démarrer son activité. Ce qui devient de plus en difficile dans le département de la Seine-Maritime, surtout pour les nouveaux arrivants, les "néo-agriculteurs" en reconversion, qui ont des projets de micro-fermes et qui sont donc à la recherche de petites parcelles de terre d'une surface comprise entre 2 ou 3 hectares.
Une pratique agricole qui ne correspond pas au modèle traditionnel et qui n'encourage pas les agriculteurs qui vont partir à la retraite (un sur deux dans les 10 ans à venir) à vendre leurs terres à ces nouveaux venus. Pour tenter de faire changer les mentalités, la structure "Nid'Agri" intervient auprès des exploitants agricoles pour leur présenter les évolutions et tendances actuelles, telles que le circuit court ou l'essor du maraîchage bio.
En attendant, "Nid'Agri" propose aux porteurs de projets qui n'ont pas encore de terrain de les aider à trouver un lieu dans une ferme déjà existante ou un lieu mis à disposition par une collectivité ou un propriétaire foncier.