Cinq personnes étaient poursuivies dans l'affaire du naufrage du chalutier Breiz, survenu le 14 janvier 2021 au large de Lion-sur-Mer. Le capitaine du canot SNSM chargé du remorquage a été relaxé par le tribunal des affaires maritimes du Havre.

Une fois encore, les gilets orange s'étaient déplacés en nombre ce mardi matin au Havre pour soutenir l'un des leurs. La mise en cause de Philippe Capdeville, capitaine du canot de la SNSM de Ouistreham, dans le naufrage du chalutier Breiz en janvier 2021, avait suscité une vive émotion dans le monde du sauvetage en mer. En avril dernier, plusieurs stations normandes de la SNSM s'étaient mises en "indisponibilité" pour exprimer leur indignation après les réquisitions du procureur à l'issue d'un procès sous haute tension. Bruno Dieudonné avait demandé 12 mois de prison avec sursis et une interdiction de naviguer durant deux ans, à l'encontre de celui qui avait dirigé l'opération de remorquage.  

Ce mardi matin, l'heure était au soulagement pour les sauveteurs en mer après l'annonce de la décision du tribunal des affaires maritimes du Havre. Le capitaine Philippe Capdeville a été relaxé. L'intéressé, dans une très courte déclaration aux médias, a simplement indiqué ne pas être soulagé : "il y a trop de choses qui se bousculent et il y a quand même les trois gamins." Les trois gamins, ce sont les trois marins âgés de 19 à 27 ans qui ont perdu la vie le 14 janvier 2021, au large de Lion-sur-Mer, lors de l'opération de remorquage du chalutier Breiz.

"Les familles ont pris perpétuité"

Pour les familles endeuillées, la décision du tribunal laisse un goût amer. "M Capdeville est relaxé. Les familles Varin et Gilbert, elles, ont pris perpétuité", a déclaré Édouard Habrant, l'avocat de la famille du patron du Breiz. Seule la responsabilité du co armateur du Breiz a été reconnue par le tribunal des affaires maritimes. Il a été condamné à une peine de 18 mois de prison avec sursis pour non-respect des règles de sécurité à bord. "La cause directe est quand même à examiner dans le cadre du remorquage", conteste Maître Edoard Habrant,  "C’est le 14 janvier 2021 qu’il s’est passé quelque chose. Il y a des responsabilités de l'armateur, mais à partir du moment où le bateau était entre les mains de M Capdeville et qu’il a dû subir les conséquences de sa toute-puissance, on aurait dû en tirer peut-être un certain nombre de conséquences."

Sur les réseaux sociaux, la SNSM indique s'associer "une nouvelle fois à la peine des familles des trois victimes qui ont péri dans le naufrage du Breiz". Mais elle estime également cette procédure judiciaire a "profondément" affecté l'ensemble des sauveteurs en mer et "attend une réaction politique rapide, efficace et adaptée à son statut afin d’assurer une protection juridique pour ses bénévoles".

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