Notre-Dame-de-Gravenchon : les "restos du coeur" entament la campagne d'un hiver "sans pitié"

Les bénévoles de l'oeuvre de Coluche ont commencé les distributions alimentaires le 23 novembre. Près du Havre, comme partout, il y a plus d'inscriptions. L'épidémie ne permet plus les échanges autour du café. L'hiver s'annonce rude. 

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"On ne pouvait plus vivre. On paie notre loyer, les charges. Il n'y a plus d'argent pour manger. Au début, on ne voulait pas venir, on a mis du temps. On a rencontré des gens super qui nous ont montré qu'on n'était finalement pas les seuls..."

Marie-Claire est l'une des nombreuses nouvelles personnes accueillies aux "Restos du Coeur " à Notre-Dame-de-Gravenchon. La maladie de son mari a bouleversé leurs vies et fragilisé leur budget. Cet hiver, 1 million de personne devra probablement être soutenue en France au lieu de 880.000 en 2019.

Dans le local des Restos, une affiche montre Coluche qui nous montreles "gestes barrières". Le concept n'aurait pas manqué d'inspirer un sketch sur la notion de "distanciation sociale".
 


Masque, gel hydroalcoolique, pas plus de 6 personnes accueillies par quart d'heure. Les bénévoles se sont adaptés. Certains d'entre eux ne peuvent pas venir pour raison de santé. 

La distribution est "accompagnée" cet hiver. Il n'est plus possible de se servir soi-même à cause du risque de contamination. 

Un aspect peine particulièrement les bénévoles. La pause café qui permettait de discuter et de dénouer des situations (la mission première des restos rappelle la directrice du centre de Notre-Dame-de-Gravenchon est l'aide à l'insertion avec l'aide alimentaire) n'est plus possible tant que la pandémie menace.
 
 
En ce début de campagne hivernale, les restos du coeur de Rouen et sa région constatent une augmentation des inscriptions en milieu rural. 

Les plus représentés sont, comme chaque année, les familles monoparentales, les jeunes de 18 à 25 ans et des travailleurs pauvres. 

L'effet de la détresse causée par la crise liée à la pandémie ne peut pas encore être quantifié. Mais il s'annonce très significatif. 
 
René Riquet, "restos du Coeur"de Rouen, invité du 12/13 le 24 novembre 2020
 

DOSSIER. Les nouveaux pauvres de la crise en Normandie

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