Les urgentistes de l’hôpital Jacques Monod du Havre (Seine-Maritime) sont en grève depuis le 26 juillet dernier. Ils alertent sur la saturation de leur service, liée notamment à la fermeture estivale le week-end des urgences de certains hôpitaux privés de la région.
Des patients qui attendent de nombreuses heures sur les brancards dans les couloirs, des urgences et des soignants en larmes sur leur lieu de travail, c'est ce qu'ont décrit à notre équipe de journalistes, lundi 5 août, les syndicats du groupe hospitalier Jacques Monod du Havre sur leur quotidien depuis le début de l'été.
"On est tout le temps en flux tendu"
Le préavis de grève dure depuis lundi 26 juillet. Les urgentistes havrais alertent sur la saturation de leur service... Une situation qui met en péril la bonne prise en charge des malades.
Chaque week-end de l'été, les patients se reportent massivement sur l'hôpital public. Des pics de fréquentation qui mettent à mal le bon fonctionnement du service. "Les revendications principales du préavis de grève, ce sont des moyens humains, des moyens matériels", plaide Rachel Gabbay, la secrétaire CGT de l'hôpital.
On voit bien qu’on est tout le temps en flux tendu et qu’on n’arrive déjà pas à absorber les patients en temps normal. Sur les chiffres qu’on peut avoir via la direction, on est calibré pour 35 000 passages l’année. Et on en a déjà plus de 50 000.
Rachel Gabbay, secrétaire général de la CGTà France 3 Baie de Seine
"Là, ça va ne faire que croître avec la fermeture des services d'urgence alentour" explique Rachel Gabbay. "On n'en peut plus, ça déborde".
La direction de l'hôpital en appelle à la "responsabilité" des acteurs privés
Dans la région, plusieurs établissements ont en effet fermé des lits. L'hôpital privé de l'Estuaire a fermé ses urgences tous les week-ends la nuit pendant l'été. Sans prévenir, semble-t-il, l'acteur hospitalier public du territoire.
Dans un communiqué publié vendredi 2 août, la direction de l'hôpital Jacques Monod appelle à la réouverture immédiate de lits et au maintien des activités soumises à la permanence des soins. Elle se déclare "stupéfaite par le manque de responsabilité, les annonces tardives et cachées de certains acteurs majeurs du système havrais".
La grève affecte déjà d'autres services de l'hôpital et pourrait continuer à s'étendre. Par ailleurs, les syndicats ont déposé deux procédures pour signaler un danger grave et imminent.