Port-Jérôme-sur-Seine : grève reconduite chez Esso-ExxonMobil, les premières réquisitions de salariés ont commencé

À Port-Jérôme-sur-Seine, la grève se poursuit mercredi 12 octobre malgré les menaces de réquisitions formulées par la Première ministre devant l'Assemblée Nationale. Les premiers salariés de la raffinerie normande ont été réquisitionnés mercredi en fin d'après-midi.

⇒ Dernière minute : l'arrêté préfectoral a été signé par le préfet de la région Normandie et envoyé au directeur du site d'ExxonMobil de Port-Jérôme qui a notifié les salariés concernés mercredi 12 octobre en fin d'après-midi. Au total, quatre personnes sont réquisitionnées : deux ce mercredi soir et deux jeudi matin, selon les informations transmises par le ministère de la transition énergétique. 

La grève à la raffinerie Esso-ExxonMobil de Port-Jérôme a été reconduite mercredi matin à l'unanimité, malgré la menace brandie la veille par la Première ministre de réquisitionner les dépôts du groupe pétrolier.

"Face à la reconduction de la grève d'une partie du personnel à Port-Jérôme (Seine-Maritime), en Normandie, le gouvernement lance la réquisition des personnels indispensables au fonctionnement du dépôt. La réquisition débutera ce jour", a indiqué le ministère de la Transition énergétique mercredi.

Au Havre, Total annonce que la raffinerie de Normandie poursuit également le mouvement de grève.

"Un mouvement historique"

Une cinquantaine de salariés grévistes ont voté à main levée la poursuite de la grève, au pied de l'usine Esso-ExxonMobil de Port-Jérôme, où des palettes brûlent et sans présence policière alentour, selon un journaliste de l'AFP sur place.

"Vous êtes tous ciblés, le gouvernement veut nous obliger à venir travailler, on va se battre contre ça c'est clairement une remise en cause du droit de grève. On est attaqué de façon frontale sur notre droit de grève", a déclaré devant les grévistes, Christophe Aubert, délégué syndical central CGT, rappelant qu'ils allaient "attaquer" leur "23e jour de grève". "Un mouvement historique", s'est-il félicité.

Selon la CGT, 45 grévistes ont été comptés mercredi à 6h sur la centaine prévue sur le quart du matin et au service expédition, 6 salariés sont grévistes sur la dizaine en poste habituellement.

Les personnels bientôt réquisitionnés ?

Lors de l'assemblée générale, qui s'est tenue mardi soir à 22h, et lors de celle de mercredi matin au cours de laquelle la reconduction de la grève a été votée, la question des réquisitions était au cœur des discussions des grévistes de Port-Jérôme.

"On entend depuis hier (mardi) qu'on va être réquisitionnés de manière immédiate mais nous n'avons aucun document, on ne peut pas spéculer sur des choses qu'on n'a pas encore, si ça tombe pour bafouer le droit de grève on réagira en allant au tribunal avec un référé", a dit pour sa part Reynald Prevost, coordinateur FO.

Mardi, lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, la Première ministre Elisabeth Borne a annoncé la réquisition des personnels pour débloquer les dépôts de carburants du groupe Esso-ExxonMobil où un accord salarial a été conclu lundi par deux organisations syndicales, majoritaires à l'échelle du groupe mais pas de ses raffineries.

La situation dans les autres raffineries et dépôts

Six des neuf raffineries de France métropolitaine et d'outre-mer sont en grève mercredi.

La grève se poursuit ainsi à la raffinerie Esso de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) mais aucune réquisition n'a été reçue. Aucun carburant n'est sorti d'ici depuis le 21 septembre.

Chez TotalEnergies, la grève dure depuis deux semaines et prend de l'ampleur. Dans l'ensemble des sites en mouvement, la grève a été reconduite mercredi avec "quasiment 100% de grévistes parmi les opérateurs", a indiqué tôt mercredi Eric Sellini, coordinateur CGT pour le groupe. Quatre des cinq raffineries de TotalEnergies sont en grève : 

  • Gonfreville l'Orcher (près du Havre, en Seine-Maritime)
  • Donges (Loire-Atlantique) depuis mardi 11 octobre
  • Feyzin (au sud de Lyon, dans le Rhône) à l'arrêt en raison d'un accident technique selon TotalEnergies, pas en raison de la grève, même si le service stratégique des expéditions est bien touché par la grève
  • la "bio-raffinerie" de La Mède (Bouches-du-Rhône) qui ne produit pas de carburant

Le dépôt de carburant de Flandres, près de Dunkerque, est également en grève.

Cependant, la bioraffinerie de Grandpuits (groupe TotalEnergies), en Seine-et-Marne, n'est pas bloquée, ni la raffinerie de Lavéra (groupe Petroineos), près de Martigues, dans les Bouches-du-Rhône, ni la société anonyme de la raffinerie des Antilles, en Martinique.

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