Les 158 skippers s'apprêtent à naviguer une vingtaine de jours vers la Martinique. A l'approche du départ, l'émotion affleure sur les quais entre les navigateurs et tous ceux qui les soutiennent : familles et public.
Embrassades ou accolades, chacun tente de profiter des derniers instants avec les skippers avant leur départ pour la Martinique. Un départ qui se vit dans l'intériorité ou dans un long baiser...Et pourquoi pas en musique ? Benoît Hantzperg profite de son petit garçon qui transporte une petite boîte à musique avec lui. "C'est chaud chaud chocolat, la musique du matin, pour qu'il prenne son petit-déj tranquille, on lui met ça !" s'amuse Benoît. Un doudou chocolat donc, en attendant papa. "J'ai hâte d'être sur la ligne et de partir avec Jonas -Gerckens-, ça fait un an qu'on se prépare, c'est la course maintenant, on est en mode course !" s'impatiente Benoît Hantzperg co-skipper Class 40 Volvo, réchauffé par la présence réconfortante de ses enfants et de ses parents. Pas question pour eux de parler de leurs angoisses à ce fils prodige, ou de le déconcentrer. "On a le sourire, dit sa maman Marie-Claude Hantzperg qui joint le geste à la parole, on fait des bisous, on montre rien, et après on verra, on gèrera nos nuits comme ils gèreront les leurs !".
Si le public est venu nombreux sur les quais saluer le départ des navigateurs, les familles restent les plus fervents supporters. La petite Zoé ne doute pas que son papa Benoît triomphera ! "Il va partir alors on est en famille pour qu'il parte, nous on pense qu'il va gagner, ils sont trop forts".
Trois semaines sans papa ou maman c'est une éternité pour un enfant, et pour que cela passe plus vite, beaucoup suivront la course à la télévision, sur internet, ou à l'école "Avec ma classe on va faire un exposé, et suivre papa sur l'ordinateur aussi à la maison" nous explique Zoé Galfione, la fille de Jean Galfione, skipper Serenis Clip 61.
Comme l'ancien perchiste, la class 40 compte de nombreux sportifs professionnels pour qui la voile est devenue une seconde passion. Mathieu Crepel co-skipper de Class 40 Everial, a brillé sur les pistes de snow board, c'est son premier départ sur une transatlantique "On intériorise un peu mais bon ...j'ai plus l'habitude sur les compétitions de revenir le soir après la compèt, et là c'est dans quelques semaines mais c'est une nouvelle expérience, c'est génial !" s'enthousiasme le navigateur.
Les départs s'enchainent avec la régularité d'un métronome. Les Havrais Renaud Courbon et Guillaume Pirouelle sur Class 40 Clown Hop, ont décidé d'être accompagnés jusqu'au départ par leurs compagnes. "On les accompagne jusqu'à la sortie et puis on les laisse faire leur course et on les rejoint à l'arrivée, là où il fera plus chaud et où ils auront une banane grande comme ça !!" s'amuse Marie-Soline Schlesser la compagne de Renaud Courbon en mimant un large sourire.
Encore quelques minutes avant le départ, et trois semaines en mer avant de se retrouver en Martinique !