C'est un projet qui fait couler beaucoup d'encre dans le pays de Bray : celui d'installer 7 nouvelles éoliennes près de Neufchâtel-en-Bray. Ce mercredi 17 mai, des habitants et élus se sont mobilisés pour dénoncer les risques que certaines de ces éoliennes pourraient faire courir à la biodiversité.
Si les parcs éoliens se sont développés très rapidement sur le territoire, leur implantation ne fait pas toujours l'unanimité. Entre Vatierville et Ménonval (Seine-Maritime), élus et riverains de la vallée de l'Eaulne se sont, hier, réunis pour dire non au projet d'extension d'un parc déjà existant. Créant même une association pour faire entendre leur voix.
Biodiversité en danger et riverains lésés
Sur le parc déjà existant, sept nouvelles éoliennes verront prochainement le jour. Cinq d'entre elles seront en hauteur, sur le plateau. Les deux autres, en revanche, seront installées dans la vallée de l'Eaulne. Ce sont ces dernières qui suscitent une importante polémique.
Selon l'association Stop Éolien Bray-Eaulne, constituée depuis, la biodiversité serait mise à mal. "Il y a 91 espèces différentes d’oiseaux qui ont été répertoriées", souligne Benoît de Font-Réaulx, secrétaire de l’association. "Elles sont dans le fond de la vallée. Là, on va mettre les éoliennes à 40 mètres, juste au-dessus de l’eau. 70 mètres en-dessous du plateau. On cherche la difficulté en les mettant là où il y a le plus de biodiversité, de busards, de cigognes noires…"
Découvrez le sujet de G. Archiapati et P. Cornily :
Outre la menace pour l'environnement, certains riverains déplorent une future pollution sonore et visuelle. Virginie Gallet-Ponsard réside à Saint-Germain-sur-Eaulne, juste à côté de Ménonval. Les éoliennes déjà installées se voient depuis sa maison. Mais les prochaines seront bien plus proches. "On a fait une estimation : ça aura un impact de 20 à 30% en moins sur la valeur de la maison. Si on décide de la vendre et qu’on ne prévient pas l’acquéreur, il peut se retourner contre nous et faire encore baisser le prix de la maison."
Une enquête publique est toujours en cours pour étudier la faisabilité du projet. En attendant les résultats, le maire de Ménonval, Michel Dehédin, a pris les devants et lancé une pétition pour le contester. En Normandie, près d'une centaine de parcs éoliens terrestres sont déjà en fonctionnement.