L'enseignant de la faculté de Droit de Rouen avait été victime d'une violente agression raciste en 2019 à Canteleu (Seine-Maritime). Son meurtrier présumé, interné depuis pour maladie mentale, doit être jugé en septembre 2022.
Ce n'est pas le premier rassemblement en hommage à Mamoudou Barry, cet universitaire Franco-Guinéen mort à la suite d'une agression raciste en 2019. Une semaine après les faits, une marche pacifique était organisée à Rouen entre la faculté de Droit et le palais de justice pour honorer la mémoire du disparu, dire "halte au racisme" et réclamer "justice pour docteur Mamoudou Barry".
Combattre le racisme
Trois ans après l'agression raciste dont a été victime l'enseignant de la faculté de Droit de Rouen, et comme les années précédentes, un hommage lui a été rendu le samedi 9 juillet 2022. Après un rassemblement très émouvant le matin à Canteleu, sur les lieux de l'agression, une marche était organisée dans les rues de Rouen.
Avant le départ du cortège, plusieurs personnes ont pris la parole pour dénoncer le racisme. Parmi elles, Nicolas Mayer-Rossignol, maire (PS) de Rouen et président de la Métropole Rouen Normandie, qui s'est exprimé un genou à terre et un poing levé, comme il l'avait fait en 2020 :
"On voit, deux ans après, que le racisme il est toujours là, que ces enjeux-là, ils ne sont pas partis de notre société. Je suis honnête, je dirai même qu'ils ont plutôt augmenté en réalité, quand on regarde ce qui se passe par exemple aux Etats-Unis mais aussi en Europe."
Après avoir appelé à lutter contre le racisme, le maire de Rouen a évoqué l'importance de la fraternité :
"Continuons de porter cette parole symbolique qui est une parole de fraternité. Après tout, la fraternité elle est au fronton de toutes nos mairies. Elle est dans notre devise républicaine (…) Tout simplement, la fraternité, c'est qu'a dit Martin Luther King, c’est-à-dire il vaut peut-être mieux quand même qu'on vive comme des frères, sinon on va tous mourir comme des idiots. C'est aussi simple que ça !"
Le meurtrier présumé devant la justice
Mamoudou Barry avait été traité de "sale noir" et avait été battu à mort le 19 juillet 2019 à Canteleu. Depuis les faits son agresseur présumé est interné en psychiatrie pour schizophrénie. En juin 2022 on apprenait que le juge d'instruction de Rouen a décidé que le suspect devrait répondre de ses actes .pour " coups mortels".
La magistrate, qui s'est appuyée sur des expertises psychiatriques a relevé que le discernement de l'auteur présumé était altéré mais pas aboli au moment des faits. Une nuance qui ouvre la voie à un procès.
Ce que demande depuis 2019 la famille et les proches de la victime et leurs soutiens.
L'agresseur présumé sera donc jugé en septembre 2022 devant la cour criminelle de la Seine-Maritime, une juridiction composée de 5 magistrats professionnels.