Interrogée mercredi au Sénat par la commission d'enquête sénatoriale sur l'incendie de l'usine Lubrizol à Rouen, Elisabeth Borne n'exclut pas de renforcer si nécessaire les effectifs des contrôleurs des sites Seveso. Elle veut d'abord "les recentrer sur leur coeur de métier".
Mme Borne, la ministre de la Transition écologique et solidaire était interrogée mercredi 26 février par la commission d'enquête sénatoriale sur l'incendie en septembre dernier de l'usine Lubrizol de Rouen, qui terminait ainsi ses auditions avant la remise de son rapport prévue en avril.
La commission s'est notamment inquiétée de la possibilité de réaliser l'objectif d'une hausse de 50% des contrôles des installations industrielles classées Seveso d'ici la fin du quinquennat, comme annoncé il y a deux semaines par Mme Borne.
Elle a expliqué que cela supposait de "décharger les inspecteurs des tâches administratives" pour "les recentrer sur leur coeur de métier"."C'est parfaitement cohérent avec (...) la nécessité d'inspecter systématiquement les installations classées dans un périmètre de 100 m autour des sites Seveso", a déclaré la ministre.
"On aura une évaluation (pour) savoir si ça suffit (...) pour atteindre les 50% de contrôles de plus, et le cas échéant on renforcera les effectifs des inspecteurs", a-t-elle ajouté.
Plus de sites Seveso et moins de contrôles
La ministre a pointé que le nombre de contrôles avait diminué "alors même que les effectifs ont sensiblement augmenté", parce que les inspecteurs ont été appelés à d'autres tâches.Selon Mme Borne, le nombre d'inspecteurs des installations classées Seveso est passé de 848 en 2001 à quasiment 1.300 en 2019, alors que les contrôles ont diminué de 30.000 en 2006 à 19.725 en 2019.
Des laboratoires d'analyses saturés
Plus de 1.000 prélèvements dans les sols ont été réalisés dans 125 communes potentiellement touchées par les retombées des fumées de l'incendie, a par ailleurs indiqué Mme Borne. Mais les premiers résultats disponibles ne concernent que 23 communes autour de Rouen "en raison d'une saturation des laboratoires d'analyses".Elle a confirmé que les prélèvements en matière alimentaire "vont se poursuivre dans la durée pour vérifier que les résultats restent bien conformes".
L'enquête est toujours en cours
Quant à la reprise d'activité de l'usine Lubrizol, Mme Borne a précisé qu'il n'y avait à ce jour "pas de demande" de l'industriel autre que le redémarrage partiel engagé."Nous n'avons pas d'élément sur l'origine de l'incendie".
Elle compte "vérifier" ce qu'il est advenu de l'eau polluée au moment de l'extinction de l'incendie et qui était stockée.