Samedi 17 juin 2023, en marge des concerts de la Région pour l’Armada de Rouen. Cinq individus dont trois soupçonnés d'appartenir à l'ultra-droite ont été interpellés.
Les cinq personnes interpellées samedi 17 juin 2023 après des violences en marge de la grande fête maritime de l'Armada de Rouen et soupçonnées d'appartenir à l'ultradroite, ont été remises en liberté, a annoncé lundi soir le parquet.
Cet après-midi (lundi, ndlr), le parquet de Rouen a décidé de la levée de la garde à vue des cinq individus, et de la poursuite de l'enquête pour établir les responsabilités de chacun des principaux protagonistes de la scène de violence" observée samedi.
Frédéric Teillet, procureur de la République de Rouen
Si l'appartenance à l'ultradroite de trois des protagonistes "semble établie, ce n'est pas le cas pour les deux autres", a précisé le magistrat.
En l'état actuel de l'enquête (...) il résulte que ces faits (de violence) sont l'aboutissement d'un conflit entre deux individus, l'un des membres du groupe, mineur et résidant dans le nord de la France, et un habitant de Rouen sans qu'aucun caractère raciste ou xénophobe ne soit établi.
Frédéric Teillet, procureur de la République de Rouen
Des menaces sur les réseaux sociaux
Le parquet explique que les jours précédents, les deux hommes se sont insultés, menacés et donné rendez-vous pour en découdre, tout ceci via Instagram. Le mineur serait en effet entré en contact de façon provocatrice sur ce même réseau social avec l'amie de l'homme résident à Rouen, qui aurait réagi avec une jalousie certaine", poursuit le texte. "C'est dans ce contexte que l'un et l'autre armés d'un couteau et d'une bombe lacrymogène se sont retrouvés dans le centre-ville de Rouen et que des violences ont eu lieu, auxquelles ont participé l'un des quatre amis qui accompagnaient le mineur interpellé et qui ont eux aussi été placés en garde à vue", développe le procureur.
Aucun lien avec le rappeur Médine
Le procureur précise qu' "Aucun lien n'est toutefois établi en procédure entre leur présence à Rouen (...) et le concert du chanteur Médine".
Lundi 19 juin s'ouvre par ailleurs, à Paris, le procès de plusieurs néonazis aux Assises. lls parlaient de s’en prendre au dîner du CRIF, au rappeur Médine ou aux meetings de Jean-Luc Mélenchon.
Rappel des faits
Des violences en marge de l’Armada de Rouen sont venues ternir le dernier soir de fête de ce grand rassemblement maritime. Pendant que plus de 50 000 personnes étaient venues applaudir le rappeur Médine, la chanteuse Amel Bent ou encore The Avener, des agressions ont eu lieu dans le centre-ville de Rouen (Seine-Maritime).
Deux personnes agressées à Rouen
De source policière, trois des cinq individus interpellés sont soupçonnés d'avoir commis des violences à la terrasse d'un bar, agressant notamment deux personnes et faisant usage d'une bombe lacrymogène.
Toujours selon la police, les trois militants d'ultradroite ont pris la fuite en courant après leurs agressions, avant d'être interpellés. Les policiers ont retrouvé sur eux des cagoules, des coques de protection pour l'un d'entre eux, ainsi qu'un couteau et une bombe lacrymogène.
De même source, ils ont ensuite été placés en garde à vue pour violences en réunion et port d'arme.
"Merci aux policiers qui ont interpellé, samedi soir à Rouen, plusieurs individus soupçonnés d'appartenir à l'ultradroite et qui venaient d'agresser deux personnes", a réagi dimanche le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sur Twitter.