Attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray : pourquoi quatre agents du renseignement sont absents au procès ?

Le procès de l'assassinat du père Hamel par des terroristes s’est ouvert ce lundi 14 février 2022 à Paris. Une première audience marquée par l'absence de 4 agents de la Direction du renseignement de la préfecture de police, non "aptes psychologiquement à être entendus lors du procès", selon des certificats médicaux. Un argument très difficile à entendre pour les parties civiles.

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Le procès de l'attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime) s'est ouvert lundi 14 février 2022 à Paris, près de six ans après l'assassinat du père Jacques Hamel à coups de couteau en pleine messe. Si les deux assaillants sont morts, trois membres de l'entourage des assaillants seront jugés pour complicité d'assassinat et association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. 

En ce premier jour de procès, les victimes et leurs proches ont dit vouloir "comprendre" ce qui a mené à cet attentat, tandis que l'un des accusés, interrogé la veille sur sa personnalité,  a craint qu'on lui fasse porter "un costume trop grand" pour lui. 

Des absences très remarquées

L'ouverture du procès a été marquée par plusieurs absences. Tout d'abord, celle de l'instigateur présumé Rachid Kassim. Ce propagandiste français du groupe Etat islamique serait probablement mort en Irak en 2017. 

Ensuite, celle des trois religieuses. présentes dans l'église le jour de l'attentat à Saint-Etienne-du-Rouvray. Ces dernières ont fait parvenir un certificat médical attestant qu'elles n'étaient pas en état de témoigner.

Mais l'absence la plus remarquée est sans doute celle de quatre des cinq agents de  la direction du renseignement de la préfecture de police (DRPP). Selon des certificats médicaux cités par le président de la cour, ils ne seraient pas aptes à témoigner.

La directrice du renseignement a proposé de venir déposer à leur place, les disant pour certains "brisés psychologiquement" par cette affaire ainsi que par l'attentat survenu en 2019 dans les locaux de la préfecture de police.

La DRPP mise au cause

Suite à l'attentat du 26 juillet 2016, la DRPP de Paris avait été mise en cause car, selon un article paru en 2018 dans Mediapart, ses enquêteurs avaient eu accès une semaine avant l'assassinat du père Hamel à des messages d'un des tueurs sur la messagerie cryptée Telegram. Le terroriste y évoquait une attaque dans une église, mentionnait Saint-Étienne-du-Rouvray… Une fois le prêtre assassiné, la DRPP avait alors postdaté deux documents afin de masquer sa passivité. 

"Nous voulons comprendre"

Les avocats des accusés et des parties civiles regrettent cette nous participation au débat. "Nous voulons comprendre" si l'attentat aurait pu être évité, a insisté Me Mouhou, craignant "un procès qui ne sera pas définitivement purgé".

Maître Francis Szpiner, avocat de membres de la famille du père Hamel, a regretté une "dérobade" des policiers qui risque d'"alimenter un sentiment de suspicion" .  

"Il ne s'agit pas de les juger mais d'entendre leurs témoignages. Toutes les institutions de la République doivent rendre compte de leurs actions. La police comme la justice." 

Maître Francis Szpiner, avocat de membres de la famille du père Hamel

"L'excuse qui est offerte, à savoir que les quatre policiers cités, chargés du renseignement, chargés de la sécurité du pays, seraient à ce point affectés (...) qu'ils ne pourraient pas se déplacer jusqu'ici, franchement c'est très difficile à entendre pour les parties civiles, qui elles aussi ont vécu le drame d'un attentat", a regretté Christian Saint-Palais, avocat de Roseline Hamel, à la suspension d'audience.

VIDEO. Réactions des avocats des partis civils

Réaction des avocats des partis civils ©Veronique Arnould et Frédéric Nicolas / France Télévision

La cour décidera ultérieurement si elle passe outre ou non à leur audition. L'audience est prévue pour durer près de quatre semaines.

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