Attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray : ce que l'on sait aujourd'hui des faits du 26 juillet 2016

Le procès de l'attentat de Saint-Etienne du Rouvray débute ce 14 février à la cour d'assises spéciale de Paris. Quatre hommes sont jugés. Les 2 terroristes avaient été abattus après l'assassinat du prêtre Jacques Hamel.

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Les témoins directs de l'attaque terroriste sont aujourd'hui au nombre de quatre :  trois religieuses venues  à la messe du matin et Guy C., 92 ans, le paroissien qui était présent dans l'église avec son épouse (aujourd'hui décédée). 

Les 11 policiers de la BRI de Rouen et de la BAC de la colonne d'assaut font aussi partie des témoins de l'attentat du 26 juillet 2016. Certains se sont adressés aux deux terroristes âgés de 19 et 20 ans, un Normand et un Savoyard, abattus lors de l'intervention.

Des repérages et un jeune homme qui demande un renseignement en passant

Dans la période précédent l'attentat, le père Hamel avait confié à des proches de la paroisse qu'il s'était senti suivi. Il s'interrogeait.

L'enquête a permis de démontrer que l'un des deux terroristes circulait dans le quartier près de l'église deux jours avant les faits. 

Le traçage des téléphones établit aussi que le 25 juillet, Adel Kermiche, qui habitait Saint-Etienne-du-Rouvray, se trouvait aux abords de l'église.

Le 26 juillet 2016,  la messe célébrée par le père Hamel avait été brièvement interrompue.

Un jeune homme qui avait une allure "normale" comme un "étudiant", relate le récit du diocèse, avait frappé à la porte de la sacristie pour demander les horaires d'ouverture. 

Le père Hamel lui avait répondu "je termine la messe et serai à votre disposition". Le jeune était parti.

Une des religieuses s'enfuit, le père Hamel résiste

C'est ce même garçon qui surgit  à 9H30 avec un autre, en criant en langue arabe. Ils portent des vêtements de combattant. Les deux brandissent des couteaux et une arme. Ils vocifèrent sur la guerre en Syrie, contre les Chrétiens et la France.

Le prêtre, les paroissiens et les soeurs essaient de raisonner  les agresseurs. L'un des deux se dirige, menaçant, vers le père Jacques Hamel, le contraint à se mettre à genoux. Le curé de 85 ans s'adresse à lui " Arrêtez, qu'est-ce que vous faites ?"

Une religieuse trouve la force de courir et de fuir par la sacristie. Elle arrête un automobiliste. L'alerte est donnée.

Le pire est arrivé dans l'église.  Le prêtre a été tué sauvagement de plusieurs coups de couteau lors d'une lutte indescriptible avec l'un des deux terroristes. Le vieil homme a essayé de le repousser avec ses pieds . "Va t'en Satan" lâche t-il deux fois à son bourreau de 20 ans.

Après son crime, le même jeune empoigne le paroissien de 87 ans, Guy,  le pousse vers l'autel et lui assène des coups de couteau à la gorge.

Le paroissien parvient à comprimer sa plaie au cou et "fait le mort", indique le récit du diocèse.  Il survivra, et y verra un "signe". Ce 26 juillet, était aussi le jour de sa naissance.

Un dialogue surréaliste avec les femmes prises en otage

Dans l'église, près de l'autel, gît le corps du prêtre assassiné, le paroissien Guy C. ne bouge plus, il saigne.

Après le déchainement de violence, les deux jeunes hommes engagent, toujours armes à la main, une conversation avec les deux religieuses et la femme de Guy.

L'un récite un chant arabe "doux et paisible" (récit du diocèse de Rouen) et demande aux otages " vous connaissez le Coran ?" puis "vous avez peur de mourir ?".

Quand ils perçoivent les bruits extérieurs de l'arrivée des forces de l'ordre, ils empoignent les trois femmes sous la menace de leurs armes et se dirigent vers la sacristie. 

Elles sont utilisées comme des "boucliers". L'intervention de la BRI et de la BAC de Rouen leur permettra de s'enfuir. 

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