Attentat contre le père Hamel : "Comment des jeunes ont-ils pu vouloir sa mort et la leur d'une certaine manière" ?, à quelques jours du procès, l'archevêque s'exprime

La cour d'assises spéciale de Paris jugera à partir du 14 février 2022 quatre hommes impliqués dans l'assassinat du prêtre de Saint-Etienne-du-Rouvray en 2016. L'archevêque de Rouen se prépare à ce procès. Il s'est constitué partie civile.

"Nous avons perdu un prêtre de manière violente" rappelle sobrement Monseigneur Lebrun. L'archevêque de Rouen a organisé une rencontre avec la presse régionale et nationale dans une salle paroissiale de Saint-Etienne-du-Rouvray. Au calme, avant l'agitation du grand procès à Paris. 

L'archevêque a choisi de parler dans le cadre de vie familier du père Jacques Hamel. Sa petite maison est juste à côté, avec en face, les salles pour le catéchisme.

Dominique Lebrun contribuera à la réalisation de la "justice des hommes" pour "la recherche de la vérité ". Les 4 accusés "ont aussi droit de connaitre la réponse de la société" ajoute le prélat.

En fait, le pardon se construit à travers la justice. Je ne peux pas croiser le regard d'Adel Kermiche et Abdel Malik Petitjean mais il y a des personnes impliquées je ne peux pas me dérober à ce regard, à cette rencontre avec ces personnes

Monseigneur Dominique Lebrun

L'archevêque, partie civile, pas les religieuses prises en otage

Monseigneur Lebrun a mis une année avant de décider de se constituer partie civile au procès. Une avocate plaidera en son nom et pour l'association diocésaine.

L'archevêque s'exprimera devant la cour d'assises spéciale dédiée aux crimes terroristes, sans jurés, composée uniquement de juges professionnels.

Les trois religieuses qui avaient été prises en otage par les deux terroristes ne seront pas partie civile. "Elles ont dit que ce n'est pas leur place" , précise le prélat.  Elles seront entendues comme témoins, "si leur santé le permet."

Exceptionnellement, la paroisse de Saint-Etienne-du-Rouvray et l'archevêque ont ouvert le petit logis du père Hamel.

Tout est resté intact depuis le 26 juillet 2016.  Ce matin d'été, le prêtre de 85 ans, s'était absenté pour célébrer la messe à l'église voisine.

Un tout autre procès, celui de la béatification

Dans une des salles dédiées au catéchisme, un dessin de la main du père Hamel  représentant Jésus. Il l'avait fait pour les enfants lors d'une de leurs dernières rencontres. Le père Hamel, c'était "la discrétion, la fidélité, l'esprit de pauvreté" a rappelé l'archevêque.

Le procès en béatification est instruit au Vatican. Des éléments du procès d'assises pourront "être intégrés pour déterminer le martyr". 

Des veillées de prière pendant cette période qui ravive les souffrances

Pendant un mois, le temps du procès d'assises (du 14 février au 11 mars 2022), des veillées seront organisées pour soutenir par la force des prières tous ceux qui participent à la manifestation de la vérité.

L'une de ces veillées aura lieu le 11 février 2022 à Saint-Etienne-du-Rouvray avant l'ouverture du procès.

Une des réponses attendues dans ce procès concerne le jeune habitant de Saint-Etienne-du-Rouvray, 19 ans, devenu terroriste.

Avait-il déjà vu le prêtre, une personne vulnérable par son âge, qui vivait dans la commune depuis longtemps, l'avait-il choisi comme victime ? 

L'archevêque de Rouen attend aussi une réponse à cette question.