Avec "Dahovision(s)", l'écrivain rouennais Sébastien Monod célèbre les quarante ans de carrière d'Etienne Daho

Auteur de plusieurs romans et nouvelles, Sébastien Monod publie un regard singulier et détaillé sur l'œuvre et la personnalité du chanteur Etienne Daho, notamment en décrivant les influences et références artistiques de chacun des tubes de celui qui a débuté aux Transmusicales de Rennes (Ille-et-Vilaine)

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C'est un peu par hasard que Sébastien Monod s'est lancé dans l'écriture d'un livre sur Etienne Daho.

Début 2020, après "L’Enfer du décor" (un essai sur Montgomery Clift) et après avoir écrit le scénario de "Je ne suis pas comme ça," (un court métrage destiné à dénoncer l’homophobie réalisé par Jean-Claude Guézennec), sa curiosité s'est portée sur l'une des chansons de son chanteur préféré.  

"A la base, je n'avais aucune intention de faire ce livre. En fait, il m'est tombé dessus, il s'est imposé à moi ce livre. A un moment, je prenais des notes, pour le plaisir, car quand on aime un artiste on s'intéresse à ce qu'il fait, on va un peu plus loin, on cherche à creuser un peu… Je prenais des notes dans un carnet et je me suis rendu compte qu'il y avait beaucoup de références, cinématographiques, littéraires. Puis après j'ai découvert qu'il y avait des références photographiques, à l'art en général, à la mode… Et ce, dans les chansons, dans les clips, sur les pochettes de disques".

"Et, un peu comme la pelote de laine dont un bout dépasse, on tire, et après tout vient. Et c'est vraiment ce qui s'est passé. Et là, je me suis passé du petit carnet à des dizaines et dizaines de pages. Puis le confinement est arrivé et, étant entre deux projets et n'ayant rien en cours, je me suis lancé dans ce qui est devenu, des mois plus tard, "Dahovision(s)" . 

- C'est le livre d'un fan ?
"Complètement. Je le revendique haut et fort. Avant d'être essayiste et écrivain, je suis un grand admirateur d'Etienne Daho. Je suis un fan. Pas un fan dans le sens fanatique, mais dans le sens personne qui apprécie un discours, la façon de le mettre en valeur, de le proposer au public, et tout ça avec le respect ; le respect entre les êtres. Et pour moi, ce mot fan est un beau mot, puisque c'est une relation de respect qui est en jeu."

Avec la confiance et la complicité de Daho

Artiste discret, pudique, voire secret, Etienne Daho a cependant très vite  accepté l'idée de ce livre sur lui et s'est confié à Sébastien Monod avec gentillesse et sincérité.
"Il a répondu à mes doutes, à mes petites questions que j'avais, dont je n'avais pas  forcément trouvé la réponse dans les interviews ou dans les biographies. Visiblement il était en confiance et il m'a donné pas mal d'informations."  

Les éditeurs ont accompagné ce projet de livre et une séance de photos a été organisée à Paris, à l'hôtel La Louisiane, spécialement pour "Dahovision(s)" avec le photographe Nicolas Comment.

Pas une simple bio de Daho

Avec "Dahovision(s)", Sébastien Monod n'a pas voulu faire une biographie d'Etienne Daho.  Le livre est présenté "comme une sorte de bréviaire pour tous ceux qui vouent un culte au chanteur ou qui voudraient se plonger dans son univers." 

- Vous avez décortiqué  toute l'œuvre de Daho, c'est un gros travail ?

"Oui, et je ne me suis même pas rendu compte que c'était une tâche monumentale, parce que ça c'est fait de façon très fluide. C'est effectivement un travail de fourmi… Ça se veut exhaustif, mais je pense être passé à côté de pas mal de choses car son œuvre est d'une telle richesse ! C'est quelqu'un qui va tellement chercher partout, c'est quelqu'un d'hypersensible. C'est quelqu'un qui s'inspire beaucoup : il va rendre hommage et faire un clin d'œil à un film, à un cinéaste qu'il aime,  à un photographe, à un groupe, à un musicien, etc."  

"Etienne Daho a toujours été au top, toujours dans l'actualité et n'a jamais été démodé ! "

Sébastien Monod, auteur de Dahovision(s)

- Depuis le début des années 80, Etienne Daho s'est toujours adapté aux différentes tendances et a toujours soutenu de jeunes talents. C'est le secret de sa longévité ? 

"Oui, et c'est ça qui lui permet d'être toujours dans l'actualité, et surtout, toujours au top : il n'a jamais été démodé. Ce n'est pas un artiste dont on peut dire, à un moment, qu'il a été has-been. Ce n'est vraiment pas le cas avec Etienne Daho ! "  

Des tubes de Daho made in Le Havre

Dans "Dahovision(s)", Sébastien Monod cite le nom de Jérôme Soligny.
Si les plus jeunes connaissent Jérôme Soligny comme étant le spécialiste français de David Bowie, ou comme pilier de la rédaction du magazine Rock&Folk allant interviewer dans le monde entier les plus grandes stars, les plus anciens se souviennent d'un rocker havrais élégant, qui, au tout début des années 80, chantait en anglais de belles mélodies.    

Jérôme Soligny est un compositeur dont les titres ont vite séduit ses amis chanteurs, parmi lesquels Etienne Daho qui a interprété plusieurs compositions made in Le Havre comme "Duel au soleil" , "La Baie" ou "La vie continuera".
En 1984, invité avec Daho de l'émission Rocking Chair, il confiait à Jan-Lou Janeir  qu'il avait toujours sur lui plein de cassettes de ses chansons pour pouvoir les faire écouter, et qu'Etienne Daho avait aussitôt, dès le début, voulu chanter "Duel au soleil". 

En 1989, Jérôme Soligny a participé à quelques concerts de la tournée d'Etienne Daho en l'accompagnant à la guitare sur les titres dont il est le compositeur.

Peu de temps après, de retour sur le plateau de Rocking Chair, il confiait ses impressions : "Ce qui est agréable, c'est de voir son ami les chanter. Ça me fait pas tellement plaisir pour moi. C'est très bizarre : ça me fait plaisir pour lui. C'est peut-être parce qu'on est vraiment amis…"   

En novembre 2021, Jérôme Soligny a publié chez Gallimard , puis présenté à la Galerne du Havre, "David Bowie Rainbowman", un coffret à tirage limité de deux volumes vendus ensemble, réunissant David Bowie Rainbowman 1967-1980 et David Bowie Rainbowman 1983-2016.    

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